«Mon cerveau était encore en mer» : Charlie Dalin raconte sa première nuit mouvementée à terre après le Vendée Globe
Invité exceptionnel de Jacques Vendroux, Charlie Dalin a raconté une anecdote lors de sa première nuit sur la terre ferme après avoir remporté le Vendée Globe. Une histoire qui prête à sourire mais qui trahit la force de l'engagement à la fois physique et psychologique qu'a mis dans la balance le Havrais.
Il a réalisé un rêve. Quatre ans après avoir franchi la ligne d'arrivée en premier en voyant la victoire lui échapper, Charlie Dalin a enfin inscrit son nom sur la liste des rares élus à avoir remporté "l'Everest des mers". Un double exploit qu'il "peine encore à réaliser", puisque non content de remporter le Vendée Globe, il a également pulvérisé le précédent record détenu depuis 2017 par son ami Armel Le Cléach de 9 jours et 8 heures, en bouclant le tour du monde en solitaire et sans assistance en 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 52 secondes.
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Une première nuit… encore en mer
Alors après autant de temps en mer sur son Macif, il a fallu un petit temps au cerveau de Charlie Dalin pour poser un pied à terre. Invité exceptionnel de Jacques Vendroux dans le Studio des légendes, il raconte sa première nuit dans un lit sec et qui ne bouge pas. Une anecdote vécue avec sa femme, qui lui a retracé le fil des événements au matin.
"En pleine nuit, on est à l'hôtel aux Sables d'Olonne et je me réveille en sursaut en criant 'j'ai oublié de virer de bord !'. J'ouvre en grand la fenêtre de la chambre alors qu'il fait -2 degrés dehors, je reste quelques secondes les mains sur les hanches. Je parle de Yoann Richomme [le skipper avec lequel Charlie Dalin a dû batailler pour remporter la victoire, ndlr], mais je ne sais pas trop ce que je dis à son sujet, et puis, comme si de rien n'était, je retourne me coucher et je me rendors."
64 jours de tension permanente
Une anecdote qui prête à sourire, mais qui trahit la force de l'engagement à la fois physique et psychologique qu'a mis dans la balance le Havrais pour remporter la dixième édition du tour du monde à la voile en solitaire sans escale ni assistance. "L'engagement a été tellement fort pendant ces 64 jours, mon cerveau était encore en mer", analyse le skipper a posteriori.
D'autant qu'aux commandes d'un bateau de plus de 18 mètres de long pour 8 tonnes, le sommeil se fait extrêmement rare. "J'ai très peu dormi. À partir du moment où le coup de canon est donné, le 10 novembre dernier aux Sables d'Olonne, il n'y a pas de pause, pas de mi-temps, pas de temps mort. Et le seul moment où on va vraiment pouvoir se relâcher, se reposer, c'est une fois la ligne d'arrivée atteinte."
Comme il est impossible de ne pas dormir pendant autant de temps, une seule solution : la sieste, entre 20 minutes et une heure. Mais Charlie Dalin le confesse, il a "eu un dérapage", "une sieste de trois heures". Une "petite panne de réveil", son sommeil le plus long sans interruption pendant 64 jours.
"On ne peut jamais se relâcher", résume le skipper. "Et une fois que qu'on revient à terre, on est vidé. Physiquement forcément, mais aussi mentalement parce qu'on a pas pu se relâcher de toute la course."