Le XV de France, rajeuni mais impérial pendant quarante minutes, s'est pris les pieds dans le tapis, samedi en Ecosse (25-21), premier match de préparation à la Coupe du monde à domicile. Trois essais du demi de mêlée Baptiste Couilloud (12e), de l'ailier Louis Bielle-Biarrey (25e) et du deuxième ligne Cameron Woki (40e+2) en première période avaient pourtant offert dix-huit points d'avance aux Bleus face à des Ecossais atones.
Mais le XV du Chardon n'est jamais aussi fort que quand il est dos au mur: poussés par tout un stade, les coéquipiers de Finn Russell, réduits à quatorze après le carton jaune transformé en rouge du pilier Zander Fagerson (55e), sont revenus fort dans les quarante dernières minutes, inscrivant trois essais à leur tour par l'ailier Darcy Graham (42e), le pilier Pierre Schoeman (54e) et le talonneur David Cherry (64e). Et dire que les locaux ont vu deux autres essais être refusés, à l'ailier Duhan van der Merwe (33e) puis à l'arrière Blair Kinghorn (60e)...
Trois néophytes
Mais cette rencontre face à la cinquième nation mondiale, à Murrayfield, avec son équipe quasiment type, avait surtout des airs de test grandeur nature pour les hommes de Fabien Galthié, qui avait lancé trois néophytes. Et Emilien Gailleton (20 ans), Louis Bielle-Biarrey (20 ans) et Paul Boudehent (23 ans) n'ont pas été impressionnés: les deux premiers, surnommés "les scooters électriques", ont fait parler leur vitesse tandis que le troisième ligne de La Rochelle a été précieux par son abattage.
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De quoi donner des maux de tête au staff des Bleus avant l'annonce, le 21 août, de la liste des 33 joueurs convoqués pour participer à la Coupe du monde (8 septembre-28 octobre). Car, avec seulement 14 sélections et 25 ans et demi de moyenne d'âge au coup d'envoi, Galthié avait clairement décidé d'offrir une chance de se montrer à certains joueurs. Dans sa lutte pour le poste de demi de mêlée remplaçant du remplaçant, derrière le capitaine Antoine Dupont et son suppléant habituel Maxime Lucu, le Lyonnais Baptiste Couilloud, prépondérant dans deux des trois essais inscrits en première période, a marqué des points dans son duel avec le Toulonnais Baptiste Serin.
Ecosse aux deux visages
Le pilier Demba Bamba, le deuxième ligne Cameron Woki, le centre Yoram Moefana et le troisième ligne Yoan Tanga ont également su se mettre en avant. Tout comme le capitaine d'un jour Brice Dulin, revenu en équipe de France après deux ans d'absence. Suffisamment pour bouleverser la hiérarchie? Ils ont encore trois semaines et deux matches, contre l'Ecosse dans une semaine à Saint-Etienne puis les Fidji le 19 août à Nantes, pour gagner leur place aux côtés des cadres habituels, tels Antoine Dupont, Romain Ntamack, Gaël Fickou ou Grégory Alldritt...
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Une chose est sûre: malgré une deuxième période un peu moins maîtrisée, les Bleus semblent armés pour aller loin dans leur Mondial, qu'ils vont débuter par un choc majeur contre la Nouvelle-Zélande le 8 septembre. S'il reste encore du travail, l'état d'esprit et l'envie sont là. Et tant pis pour le score. L'Ecosse, de son côté, a montré deux visages: le premier inquiétant où les hommes de Gregor Townsend semblaient incapables de réagir face à une équipe qui manquait clairement de repères et d'automatismes; le second beaucoup plus rassurant et réaliste avec des leaders retrouvés et efficaces.
Mais les hommes de Gregor Townsend ont du soucis à se faire avant le Mondial-2023, où ils figurent dans le terrible groupe B, aux côtés des champions du monde sud-africains et des N.1 mondiaux irlandais.