Quel feu d'artifice ! L'équipe de France de rugby des moins de 20 ans a remporté la Coupe du monde en dominant largement vendredi l'Irlande (50-14) en finale, son troisième titre d'affilée après 2018 et 2019 avant que la pandémie de Covid n'annule les éditions ultérieures. Grâce à cette victoire, obtenue au Cap (Afrique du Sud) le jour de la Fête nationale, la France rejoint la Nouvelle-Zélande au palmarès des équipes sacrées trois fois de suite (la Nouvelle-Zélande a remporté quatre titres entre 2008 et 2011).
Surtout, ces Bleuets, auteurs de 36 essais dans cette Coupe du monde, montrent le chemin à leurs aînés du XV de France, à moins de deux mois du Mondial à domicile (8 septembre - 28 octobre). "Sur une finale, il faut tout donner pour l'équipe, sortir toutes ses tripes", a réagi après la rencontre au micro de l'Equipe TV le troisième ligne de Grenoble Marko Gazzotti, élu meilleur joueur du tournoi et l'une des grandes révélations de ce Mondial.
Ce large succès, obtenu grâce à sept essais, efface également leur deuxième place dans le Tournoi des six nations derrière ces mêmes Irlandais, auteurs d'un Grand Chelem, qui les avaient battu de peu (31-33). C'est dire s'ils ont fait des progrès depuis!
Grâce aux Jiff
Leur parcours démontre par ailleurs la grande valeur de la formation à la française, mais également les bienfaits de la "règle des Jiff" en championnat, qui oblige les clubs français à aligner une moyenne d'au moins 16 jeunes issus des filières de formation par feuille de match en fin de saison. Comme en demi-finale face à l'Angleterre, les coéquipiers de Lenni Nouchi, capitaine exemplaire, se sont fait cueillir à froid par les Irlandais avant de prendre le match à leur compte, notamment en seconde période, puis de prendre le large. Auteurs d'un parcours sans faute en phase de poule (15 points marqués sur 15 possibles), les protégés de Sébastien Calvet s'étaient hissés en demi-finale sans coup férir.
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Mieux, ils avaient impressionné en marquant onze essais contre le Japon (73-12), cinq contre la Nouvelle-Zélande (35-14) et six contre le pays de Galles (43-19), tout en pratiquant une défense de fer. Seule leur indiscipline, avec deux cartons jaunes par match, a constitué un point noir en phase de poule avant que les Français se ressaisissent en demi-finale, ne prenant aucun carton face à l'Angleterre. Menés 14-24 à la mi-temps, ils avaient alors fait preuve de solidarité et de force de caractère, le capitaine Lenni Nouchi expliquant que les joueurs n'avaient "jamais douté", pour finalement renverser la vapeur (53-21) avec encore sept essais inscrits.
Gazzotti et Posolo Tuilagi, les hommes forts
Lors de cette compétition, que les Bleuets ont raconté avoir vécu dans une ambiance très bon enfant, voire même potache, certains joueurs sont sortis du lot. Le deuxième ligne de Perpignan Posolo Tuilagi tout d'abord : avec son gabarit hors-norme (1,94 m, 149 kg), aussi puissant que mobile, le fils de l'ancien international samoan Henry Tuilagi s'est fait un prénom. La troisième ligne ensuite: composée du Montpelliérain Lenni Nouchi, du Rochelais Oscar Jégou et de Gazzotti, elle a fait parler sa puissance et son efficacité, notamment en touche.
Et que dire de la charnière, impeccable, formée par le demi de mêlée de Clermont Baptiste Jauneau et l'ouvreur de La Rochelle Hugo Reus, impérial au pied et meilleur réalisateur de ce Mondial (60 points), mais également du centre de Bordeaux-Bègles Nicolas Depoortère, meilleur marqueur d'essais de la compétition (5) ou de l'arrière briviste Mathis Ferté, auteur d'un doublé vendredi. Des noms à retenir et qui brilleront dans le Top 14 dès la rentrée pour la plupart: attention les yeux!