Amandine Buchard a complété sa collection en allant chercher une quatrième médaille de bronze mondiale, lundi à Doha, où Walide Khyar, également en bronze en -66 kg, a inauguré son palmarès sur la scène planétaire. Avec ces deux nouveaux podiums, la France compte désormais trois médailles au terme des deux premiers jours de compétition après l'argent décroché par Shirine Boukli dimanche en -48 kg.
Quatre places de troisième (en 2014, 2018, 2022 et 2023), "ce n'est pas rien. J'aimerais bien changer la couleur mais je ne vais pas cracher sur cette médaille", a réagi Buchard (-52 kg). La Française, également vice-championne olympique de la catégorie à Tokyo, a glané cette médaille en dominant la Hongroise Reka Pupp, 3e mondiale.
"Tellement rêvé"
Avant cela, elle avait chuté en quarts de finale face à la redoutable Japonaise Uta Abe, qui lui a infligé un ippon à 5 secondes de la fin du temps réglementaire. C'est cette même Nippone qui l'avait déjà privée du titre olympique en finale des Jeux de Tokyo et qui l'avait stoppée en demi-finale des précédents Mondiaux. La Japonaise mène désormais huit victoires à une dans leurs face-à-face. "C'est une concurrence qui va durer des années. Je m'entraîne tous les jours pour être championne olympique et championne du monde donc forcément quand on a un obstacle sur son chemin, ça pique. Il va falloir que je travaille encore plus", a-t-elle reconnu.
La Française a exprimé "beaucoup de déception" concernant ce combat. "Parce que je viens sur ce type de championnats pour aller chercher des gros matches comme celui-ci pour préparer au mieux les Jeux." "Ce qui a été le plus dur, c'est de me remobiliser derrière (…) J'ai eu un coup de mou dans cette journée et au final j'ai trouvé les ressources pour aller chercher cette médaille", s'est-elle toutefois félicitée. Quelques instants plus tard, Walide Khyar, 27 ans également, s'est offert la première médaille mondiale de sa carrière avec le bronze des -66 kg. "Je l'ai tellement rêvé que je veux être sûr que ce n'est pas un rêve. Là c'est bon, c'est sûr. Je suis content, ça faisait longtemps que je l'attendais", s'est-il exclamé.
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"Compétition de référence"
Au cours de la journée, le Français s'était hissé jusqu'en demi-finales de manière convaincante, avant de s'incliner contre un autre membre de la famille Abe, Hifumi, également champion olympique en 2021. Le Japonais, "sur une autre planète" selon son entraîneur Daniel Fernandes, l'a expédié d'un ippon au bout de 33 secondes. Mais Khyar a ensuite battu dans le combat pour le bronze le Sud-Coréen An Baul, doublé médaillé olympique, par waza-ari, avant de courir prendre dans ses bras sa mère et son frère en tribunes.
"J'étais énormément reconnaissant d'être là aujourd'hui, j'étais heureux de combattre pour l'équipe de France, c'est ce qui m'a porté tout au long de la journée", a déclaré le Français, qui aura mis sept ans à étoffer son palmarès international après son titre européen en 2016. "Je pense que c'est une belle compétition de référence. On a tellement travaillé avec mon club, avec la Fédération, que j'étais obligé par respect envers eux d'arriver prêt", a-t-il ajouté.
Il offre à la délégation masculine sa première médaille depuis 2019 et le bronze d'Axel Clerget en -90 kg, un argument important en vue de la sélection pour les JO de Paris. "On y pense", a-t-il confié. Les deux bourreaux des Bleus, Uta et Hifumi Abe, ont décroché les deux titres de la journée.