L'un des joueurs-vedette de Golden State, Kevin Durant, boycottera la traditionnelle visite des champions NBA en titre à la Maison-Blanche pour protester contre le président américain Donald Trump.
Pas de respect pour Donald Trump. "Non, je n'irai pas", a déclaré jeudi Durant à la chaîne de télévision ESPN. "Je ne respecte pas la personne qui occupe le poste en ce moment, je ne suis pas d'accord avec lui. Je vais faire entendre ma voix en ne m'y rendant pas", a-t-il poursuivi.
Durant, élu meilleur joueur de la finale 2017, remportée en juin face à Cleveland (4-1), a prévenu qu'il ne devrait pas être le seul à faire l'impasse sur cette visite si Golden State devait être invité. "C'est mon avis personnel, mais je connais mes coéquipiers suffisamment pour savoir qu'ils sont d'accord avec moi", a-t-il estimé.
Une tradition mise à mal. La tradition veut que le président des États-Unis reçoive, dans les semaines ou les mois qui suivent son sacre, l'équipe qui a remporté le titre dans l'un des grands championnats professionnels nord-américains ainsi que dans les très populaires championnats universitaires (NCAA).
Mais, dès le lendemain du sacre de Golden State face à Cleveland le 12 juin, la question d'un boycott avait été évoquée, en particulier par le meneur vedette de l'équipe Stephen Curry. Depuis, le grand patron de la NBA Adam Silver et l'entraîneur des Warriors Steve Kerr, qui a déjà critiqué Trump à plusieurs reprises, avaient demandé aux joueurs de réfléchir et espéré qu'ils répondront favorablement.
Une défiance accrue depuis Charlottesville. Durant a précisé que la défiance des joueurs de Golden State a été accrue par les propos du président américain sur les responsabilités des violences de Charlottesville, qui doivent selon lui être recherchées "des deux côtés". Les violences de Charlottesville ont causé la mort d'une personne samedi quand un sympathisant néo-nazi a, intentionnellement selon les témoins, percuté avec son véhicule des contre-manifestants.
"Tant que [Trump] sera en poste, il n'y aura aucun progrès". "Depuis qu'il est entré en fonction, depuis la campagne présidentielle même, notre pays est si divisé et ce n'est pas une coïncidence. Quand Obama était président, nous avions tellement d'espoirs pour notre communauté", a rappelé Durant. "Les choses se sont depuis considérablement dégradées en raison de la personne qui est en poste, cela vient de tout en haut. Tant qu'il sera en poste, il n'y aura aucun progrès", a-t-il regretté sans nommer une seule fois Trump.