Après la démission officielle de Noël Le Graët de la présidence de la Fédération française de football ce mardi, Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel (LFP) de 2002 à 2016 et candidat à la présidence de la FFF en mars 2021, a réagi à ce départ dans Europe Soir. Après un règne de 11 années et plusieurs mois d'obstination qui ternissent son bilan, Noël Le Graët a fini par céder après de multiples pressions depuis plusieurs semaines.
"Je ne vais pas accabler Noel Le Graet, il a pris la bonne décision. Cela doit être le début de quelque chose", a déclaré Frédéric Thiriez au micro de Raphaël Delvolvé.
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"Il n'a pas été un bon président de la Fédération"
"Ce n'est pas le départ d'un homme qui réglera tous les problèmes de la Fédération", a cependant estimé l'avocat, ex-patron de la LFP, après la démission du dirigeant, rattrapé par des accusations de harcèlement moral et sexuel et une série de dérapages. "Il a été un bon président de la Ligue professionnelle (1991-2000). On a été assez proches à l'époque parce qu'on avait les mêmes idées (…). Mais je pense qu'il n'a pas été un bon président de la Fédération parce qu'il ne s'est pas intéressé au cœur de métier de la Fédération qui est le foot amateur", a-t-il ensuite expliqué.
Malgré les succès notables de Noël Le Graët sur le plan financier, Frédéric Thiriez a regretté que le nombre de licenciés, passés de 1,96 millions à 2,13 millions durant le mandat du dirigeant breton (2011-2023), n'ait "pas augmenté". "C'est bien d'engranger de l'argent mais il faut le redistribuer, notamment au foot amateur et ça n'a pas été le cas", a-t-il ajouté. "Mais ça ne sert à rien de l'accabler. Il a pris une décision difficile mais maintenant il faut passer à autre chose."
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"Premier acte d'une refondation"
"Cette démission doit être le premier acte d'une profonde refondation, pas son aboutissement", a également affirmé Frédéric Thiriez. "Car le départ d'un homme ne réglera pas tous les problèmes de la FFF, loin s'en faut. Il est urgent que la Fédération se remette en marche en se concentrant sur ses fondamentaux, en particulier le football amateur qui est bien à la peine, et en transformant sa gouvernance qui n'est ni démocratique, ni transparente."
Frédéric Thiriez, qui a été candidat malheureux à la présidence de la FFF en 2021 face à Noël Le Graët, a indiqué vouloir "participer à la refondation de la 'Fédé'", "d'une façon ou d'une autre". En attendant les nouvelles nominations, Philippe Diallo, vice-président, assurera l’intérim à la présidence de la FFF jusqu’au 10 juin 2023, date de la prochaine assemblée fédérale. "Philippe Diallo est quelqu'un d'honnête, loyal, laissons lui sa chance. Ma petite inquiétude est s'il aura les moyens de faire bouger les choses", a conclu Frédéric Thiriez dans Europe Soir.