Les Jeux olympiques de Paris 2024 ne se dérouleront pas seulement à Paris. Saint-Denis et la Seine-Saint-Denis vont subir une véritable mutation pour accueillir cet événement mondial. La ville et le département vont engloutir près de trois milliards d'euros d'investissements pour notamment permettre la construction d'un village olympique de 17.000 lits, deux piscines, deux grandes gares, sans compter la couverture de l'autoroute A86 qui contourne Saint-Denis.
"Le nouveau Brooklyn à la française." Les pelleteuses ne sont pas encore entrées en action mais les architectes promettent déjà la Lune. Et ce n'est pas pour déplaire au maire de Saint-Denis, Laurent Russier, qui assure toutefois que le changement vient de loin et que les Jeux ne feront qu'accélérer la métamorphose. "Ici, on ne demande pas plus qu'ailleurs. On demande juste l'égalité. Avec l'égalité, je fais confiance à la population pour que l'on devienne sûrement le territoire où tout le monde voudra venir dans les années qui viennent, le nouveau Brooklyn à la française", lâche-t-il.
"On est spectateurs de ça." Changer l'image de la ville et de ses quartiers, Majid est pour, mais il n'est pas naïf. Cet animateur habite au Franc-Moisin depuis 35 ans. La cité est à deux pas du Stade de France, qui est le futur épicentre des JO. S'il est enthousiaste à l'idée de les accueillir, il se souvient aussi de France 98, du stade et de ces promesses non tenues : "Il y a beaucoup d'entreprises qui se sont installées autour du Stade de France et ce ne sont pas les gens du Franc-Moisin ou de Saint-Denis qui bénéficient de ces emplois. Nous, on est spectateurs de ça."
Les habitants de Saint-Denis espèrent donc que les évolutions qui vont être apportées à la ville leur profiteront après les Jeux. Donc la fête, oui, mais pas à n'importe quel prix.