"C'est vraiment la pire décision qu'il puisse y avoir..." Patrice Hagelauer ne décolère pas, après l'adoption de la réforme de la Coupe Davis, jeudi à Orlando. Et pour cause : le projet porté par la fédération internationale de tennis (ITF) est radical. La compétition, créée en 1900, se déroulera désormais sur une semaine, entre 18 équipes, au meilleur des trois matches, raccourcis pour leur part à maximum trois sets.
Principal regret : la fin des matches "à la maison". Ce qui déplaît le plus à l'ancien directeur technique national et entraîneur de l'équipe de France pendant 21 ans ? "Beaucoup de choses", lance-t-il sur Europe 1. "Déjà, il ne va plus y avoir de matches 'à la maison' comme on dit. C'était quand même ça le grand intérêt de cette Coupe Davis. Pendant trois jours, c'était la fête. Là, je pense que très peu de gens vont se déplacer à l'étranger pour voir l'équipe de France jouer", déplore l'ancien coach de Yannick Noah notamment. "Et puis on n'aura plus ces scénarios extraordinaires avec des retournements de situation fantastiques".
"Je ne sais pas si ça va durer". "C'est une vraie catastrophe pour le tennis", continue Patrice Hagelauer, qui retient aussi de l'ancienne formule qu'elle "avait vraiment permis des vocations". "Je ne sais pas si ça va durer, car il y a quand même beaucoup de points d'interrogation. C'est vraiment vraiment très inquiétant pour la suite."
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"L'argent a été le principal moteur de cette décision". Jeudi, la réforme de l'ITF a recueilli 71,43% des votes parmi les 120 délégués présents, soit plus que la majorité des deux tiers requise. Mais selon Patrice Hagelauer, "l'argent a été le moteur principal de de cette décision". Cette nouvelle formule assure en effet 3 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros environ) sur 25 ans à la Fédération internationale, vingt millions de dollars par an (17 millions d'euros) aux joueurs, et plus encore (22 millions de dollars, soit 19 millions d'euros) aux fédérations.