"Ce qui est sûr, c'est que Paul Pogba n'a jamais voulu enfreindre une règle". Ces mots sont ceux de Rafaela Pimenta, représentante et agente de Paul Pogba, dans des propos rapportés par RMC Sport. Lundi soir, le milieu français de la Juventus Turin, champion du monde avec les Bleus en 2018, a été suspendu à titre provisoire après un contrôle antidopage positif à la testostérone. À ce stade, des contre-analyses doivent encore être menées afin de confirmer la présence de la substance dans le corps de Paul Pogba. Le cas échéant, l'ancien joueur de Manchester United encourt une suspension définitive de quatre ans, ce qui, au regard de son âge (30 ans), acterait quasiment la fin de sa carrière.
Selon Rafaela Pimenta, Paul Pogba a donc été dopé à l'insu de son plein gré. Pour l'heure, aucune preuve n'est en mesure de venir étayer cette thèse. Néanmoins, il existe des situations dans lesquelles un sportif peut, effectivement, se trouver en contact avec un produit dopant de façon involontaire. "Il peut y avoir une méconnaissance, de la part des sportifs, de la règlementation. Certains vont chez leurs médecins et se voient prescrire un médicament interdit par l'agence antidopage", illustre Grégory Waldek, médecin à l'antenne médicale de prévention du dopage d'Île-de-France. Certains athlètes peuvent toutefois obtenir des dérogations, dans le cas où ils seraient atteints de maladies chroniques.
"Un sportif est responsable de ce qu'il prend"
Ces produits prohibés peuvent également se cacher dans des compléments alimentaires, conseillés par les médecins de la structure sportive dans laquelle évolue le sportif. "D'autant que, dans le cas des compléments alimentaires, l'industriel n'a pas l'obligation de faire figurer l'ensemble des composants. Certains produits peuvent donc être contaminés par une substance dopante", appuie Grégory Waldek. Mais dans ce type de scénario, finalement assez classique, l'athlète mis en cause a bien souvent du mal à démontrer sa bonne foi. "Un sportif est responsable de ce qu'il prend", insiste Martin Ducret, médecin du sport à l'Insep. Grégory Waldek confirme : "Il y a une règle à l'agence française de lutte contre le dopage : le sportif sera toujours responsable de ce qui est retrouvé dans ses échantillons".
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Cependant, des athlètes peuvent parfois être amenés à consulter des professionnels de santé, en dehors des médecins qui les suivent au quotidien. "Ces médecins ne sont pas nécessairement cardiologues par exemple", illustre Grégory Waldek. "Mais c'est au sportif de prévenir le médecin et de dire 'attention, je suis sportif de haut niveau'". Par ailleurs, les athlètes ne sont pas censés ignorer la présence de telle ou telle substance dans la liste des produits interdits. "Ils reçoivent des formations là-dessus. Surtout les sportifs de haut niveau", indique Martin Ducret. "On ne peut pas demander aux sportifs de connaître par cœur tous les produits interdits, mais il existe un site internet pour cela", précise Grégory Waldek.
Plusieurs cas de suspension par le passé
S'agissant de la testostérone, ingérée par Paul Pogba, cette substance peut en effet se trouver dans certains compléments alimentaires destinés à augmenter la masse musculaire du sportif. "Souvent, c'est inscrit sur le descriptif du produit, mais parfois, il peut arriver que ce ne soit pas mentionné", indique Grégory Waldek. Par le passé, plusieurs footballeurs ont vu leur nom associé à des affaires de dopage. En 2018, le Français Samir Nasri avait été suspendu six mois en raison d'une perfusion intraveineuse, subie sans l'accord de l'UEFA. Plus récemment, c'est le gardien international camerounais André Onana qui a été écarté des terrains pendant neuf mois en raison d'une pilule contre la rétention d'eau prescrite à sa compagne, qu'il dit avoir ingéré accidentellement.
Enfin, ce mardi, c'est la joueuse de tennis roumaine, Simona Halep, ancienne numéro 1 mondiale et titrée à Roland-Garros en 2018, qui a écopé de quatre ans de suspension pour deux infractions à la règlementation antidopage.