La passe de trois pour Tadej Pogacar ? Vainqueur des deux dernières éditions du Tour de France, le Slovène de l'équipe Emirates endosse une nouvelle fois le costume de grand favori, selon Richard Virenque, consultant pour Europe 1. Pour l'ancien cycliste français, des outsiders ont toutefois les capacités pour empêcher le champion en titre de succéder à lui-même, à commencer par son compatriote, Primoz Roglic (Jumbo-Visma). En revanche, l'ex-coureur tricolore estime qu'aucun Français n'est pour l'instant en mesure de remporter la Grande Boucle, notamment après le retrait de Julian Alaphilippe (Quick-Step).
Alors que l'édition 2022 du Tour de France (du 1er au 24 juillet) s'élance ce vendredi de Copenhague au Danemark, Europe 1 fait le tour des favoris et des outsiders avec son consultant Richard Virenque.
Tadej Pogacar, "l'homme à battre"
"On peut dire que Tadej Pogacar est le grandissime favori, avec sa jeunesse, son état de forme, sa façon de s'affirmer dans des grands objectifs", assure d'abord Richard Virenque, qui rappelle les deux victoires du Slovène de l'équipe Emirates sur le Tour, en 2020 et 2021. "Il est toujours présent dans l'actualité. Physiquement, il va bien, donc forcément, il sera l'homme à battre cette année".
Primoz Roglic, l'outsider numéro un
Même si Tadej Pogacar a échoué à remporter le Tour des Flandres en avril dernier, il se présente donc à Copenhague auréolé du statut de grand favori. Et l'un des meilleurs outsiders pour l'empêcher de remporter un troisième sacre pourrait bien être son compatriote de l'équipe Jumbo-Visma, Primoz Roglic. "Il est toujours resté au pied du maillot jaune", rappelle Richard Virenque. "À mon avis, il a faim, il a vraiment envie et c'est peut-être l'année ou jamais pour lui. C'est clair qu'il y aura un duel entre ces deux hommes", estime le consultant cyclisme pour Europe 1.
Cette année, Primoz Roglic arrive en confiance avec sa victoire sur le Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné. "Paris-Nice est tôt dans la saison, donc cela veut dire que Roglic se concentre sur sa saison. Il va vraiment être un candidat (pour le Tour de France), mais il faudra passer la première semaine et éviter les pièges qu'il peut y avoir. Le duel physique avec Pogacar démarrera au bout d'une semaine".
Mathieu van der Poel en jaune la première semaine ?
Pour Richard Virenque, le tracé de l'édition 2022, très montagneux, peut avantager les deux coureurs slovènes. Mais un autre peut tout de même tirer son épingle du jeu : le Néerlandais Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck). "C'est un outsider pour le maillot jaune pour la première semaine, mais ensuite dans la montagne, quand la difficulté sera de mise, ça va être un peu plus compliqué pour lui", explique Richard Virenque. "Pour le classement général, ce sera compliqué. Par contre, il faudra faire avec lui dans les premières étapes."
Wout van Aert peut "dynamiter" le début de course
Aussi, il faudra se méfier du Belge Wout van Aert (Jumbo-Visma). Mais comme son concurrent néerlandais, "ce sont des coureurs qui vont dynamiter leur première semaine". Richard Virenque souligne également le rôle de "lieutenant" que le coureur belge pourrait jouer en faveur de Primoz Roglic.
L'année ou jamais pour Nairo Quintana
Parmi les outsiders crédibles, pour le Colombien Nairo Quintana (Arkea-Samsic), c'est également l'année ou jamais, estime notre consultant. "Il a eu un superbe début de saison, il est dans une bonne équipe. Il faudra passer la première semaine", avance Richard Virenque, qui tempère toutefois les chances du coureur de 32 ans : "Les années commencent à peser. Pour moi, c'est son Tour ou jamais pour gagner".
Pas encore de coureurs français favoris
Dans cette liste de potentiels vainqueurs de la Grande Boucle, notre consultant ne place "pas encore" un coureur français. "Ces derniers mois, ces dernières années, le seul qui a montré des aptitudes jusqu'au bout, c'est Julian Alaphilippe avec un maillot jaune qu'il avait perdu à quelques jours de l'arrivée (en 2019)", rappelle l'ex-grimpeur, qui évoque également les bonnes performances de Romain Bardet. "Il peut être un bon atout pour les Français".
Enfin, Richard Virenque, "il peut toujours y avoir de bonnes surprises sur le Tour avec des coureurs qui se révèlent, mais ça va être un Tour nerveux comme chaque année, avec des pièges dans la première semaine".