Pour la première fois depuis 2020, la France sera représentée par trois pilotes en Formule 1. Après Esteban Ocon et Pierre Gasly, Isack Hadjar devient le 72e pilote tricolore à courir dans la catégorie reine du sport automobile. À 20 ans, il récupère, pour la saison 2025, le baquet laissé vacant par Liam Lawson dans l'écurie Racing Bulls, petite sœur de Red Bull. Une promotion qui vient récompenser un parcours éclair dans les catégories de promotion. 

Des années de karting difficiles 

La passion de la course automobile est une chose ancrée dans la famille Hadjar. Né en 2004, Isack fait ses débuts en karting dès l'âge de six ans, accompagné par son père, ancien pilote amateur, à Paris. Il participe pendant plusieurs saisons au Championnat de France et en 2018 au Championnat d'Europe. Des années difficiles pour lui, dont il ne garde pas de "bons souvenirs", comme il le confiait dans une interview pour le site de Red Bull.

"Je n’ai jamais été dans les bonnes conditions, c’est toujours mon père qui a fait ma mécanique, pendant très longtemps. Je n’ai jamais pu faire le calendrier en entier, toutes les courses, avoir le meilleur moteur, etc. J’ai toujours dû compenser, c’était frustrant quand je rentrais d’une course, le lendemain, je devais retourner à l’école tandis que des mecs allaient rouler. Je n’ai pas eu droit à ce parcours-là... Je n’ai pas de très bons souvenirs du karting".

Son aventure en monoplace débute en 2019. Après sa victoire au trophée Winfield, il participe au championnat de France de Formule 4. Une saison qu'il termine avec une victoire et une septième place au classement. La saison suivante, il fait encore mieux en finissant à la troisième place. En 2021, il rejoint la "Formula Regional European Championship by Alpine", autrement appelé FRECA. Un championnat décisif pour sa carrière. 

L'aventure Red Bull 

Isack Hadjar inscrit ses premiers points en FRECA dès sa première course. Sa première victoire, il la signe dans les rues de la principauté de Monaco. Une performance qui attire le regard d'un certain Helmut Marko, responsable du programme jeunes pilotes chez Red Bull que le jeune Hadjar rejoint en 2022. Il finit la saison de FRECA à la cinquième place avec le titre de meilleur jeune pilote. 

Avec l'appui de Red Bull, il intègre la F3 avec l'écurie Hitech. Il lutte pour le titre avec des pilotes comme Oliver Bearman, qui rejoindra aussi la F1 en 2025 chez Haas. Malheureusement, le sacre échappe à Isack Hadjar, qui termine quatrième avec trois victoires et cinq podiums. L'année suivante, le Parisien devient pilote de Formule 2, antichambre de la F1. Une saison difficile qu'il achèvera à la 14e place. 

Pour la saison 2024, Isack Hadjar devient pilote de l'équipe Campos. Un choix qui s'avèrera payant puisqu'il sera à la lutte jusqu'à la dernière course de la saison à Abu Dhabi avec Gabriel Bortoleto. Mais des problèmes mécaniques lui coûteront finalement le titre. Il termine vice-champion avec un bilan de quatre victoires et huit podiums. Un échec qui ne lui ferme toutefois pas les portes de la F1. 

Le "Petit Prost" enfin en F1 

Début décembre, il affirmait à nos confrères de l’AFP être prêt pour la F1 : “J’ai prouvé ce que je devais prouver en F2 et j’ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je veux être là pour me battre, pour décrocher la victoire”. 

Désormais, Isack Hadjar va devoir confirmer les espoirs placés en lui en F1. Le nouveau pilote Racing Bulls se dit "très excité à l'idée d'occuper ce nouveau rôle, c'est quelque chose d'énorme pour moi, ma famille et tous ceux qui ont cru en moi depuis le premier jour". C'est un "moment pour lequel j’ai travaillé toute ma vie, c’est un rêve", a-t-il affirmé dans le communiqué de presse qui suivait l'annonce de son arrivée en F1. 

Laurent Mekies, le team principal de l'écurie, a déclaré que l'équipe avait "hâte de travailler avec Isack". "Il va apporter une nouvelle dynamique à l'équipe. Son parcours jusqu'à la F1 a été incroyable. Il a le talent et le pilotage pour concourir au plus haut niveau et nous sommes persuadés qu'il s'adaptera vite". 

Une nouvelle page s'ouvre donc dans la carrière du "Petit Prost", surnom donné par Helmut Marko, qui souligne sa capacité d'analyse sur la piste, lors des courses. Des caractéristiques qui le rapprochent de son aîné, Alain Prost, quadruple champion du monde de F1. Sera-t-il le successeur du "Professeur" Prost en Formule 1 ? Premier élément de réponse à Bahreïn pour le premier Grand Prix de sa carrière, le 2 mars 2025.