Pourquoi le Tour de France féminin n'existe pas ? Les explications de Gérard Holtz

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Gérard Holtz publie "Légendes du Tour de France, 180 histoires pour revivre les plus grandes heures du tour" © Europe 1
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Alexis Patri , modifié à
Invité de l'émission "Ça fait du bien", le journaliste sportif Gérard Holtz détaille les raisons de l'absence de grande compétition sportive de cyclisme féminin en France. Et rappelle qu'un Tour de France féminin a existé par le passé.
INTERVIEW

Le Tour de France reste un rendez-vous sportif masculin. Le journaliste Gérard Holtz (qui publie Légendes du Tour de France, 180 histoires pour revivre les plus grandes heures du tour) explique au micro d'Anne Roumanoff ce qui fait perdurer cette inégalité.

Le cercle vicieux de l'absence de notoriété

Selon l'ancien commentateur du Tour de France, le manque de notoriété du cyclisme féminin a plusieurs causes, qui se nourrissent entre elles. "C'est une équation", théorise-t-il. "Le cyclisme féminin, pendant très longtemps, n'a pas eu l'aura qu'il devait avoir. Donc, les sponsors ne venaient pas. Ils n'avaient pas assez de sous pour organiser une épreuve. Et au final moins de transcriptions, donc moins de public, etc."

Un équivalent féminin du Tour de France a pourtant bien existé chaque année entre 1984 et 2009, comme le rappelle Gérard Holtz. D'abord "Tour de France féminin", il s'est ensuite appelé Tour de la CEE féminin, puis Grande Boucle féminine internationale. "Jeannie Longo l'a gagné plusieurs fois", souligne le journaliste.

Quelle organisation pour un Tour de France féminin ?

Gérard Holtz estime qu'il serait cependant impossible d'organiser des Tours de France masculins et féminins simultanément. "On bloque déjà les routes de 11h à 18h rien que pour les garçons et la caravane publicitaire. On ne pourrait donc pas allonger le blocage pour les filles. Il y a 4.500 personnes dans le Tour de France masculin. Il faudrait ajouter les équipes féminines, ça pourrait faire trop pour les hôtels sur certaines étapes", énumère le journaliste.

La solution serait-elle d'alterner les éditions masculines et féminines un an sur deux ? "On peut imaginer plein de choses", botte en touche Gérard Holtz.