Après les lumières des stades et les projecteurs des plus hautes fonctions du foot européen et mondial, la carrière de Michel Platini est en train de basculer dans l'ombre. Malgré la réduction de sa suspension de toute activité liée au football de six à quatre ans, la partie est bel et bien terminée pour l'ancien numéro 10 des Bleus. Quelques instants après l'annonce du Tribunal arbitral du sport (TAS), lundi matin, "Platoche" a annoncé qu'il démissionnait de la présidence de l'UEFA.
Après avoir dû renoncer à briguer la tête de la Fifa, déjà à cause de ce fameux paiement de 1,8 million d'euros pour un travail de conseiller de Sepp Blatter, Michel Platini doit s'incliner une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, le coup d'arrêt est brutal : le TAS constituait en effet son ultime recours devant la justice sportive. Pour Michel Platini, le temps est désormais venu de réfléchir à un avenir loin du football. Europe 1 passe en revue le futur proche, à moyen et à long terme de "Platoche".
- Première étape : laver son honneur
En bon compétiteur, même quand l'espoir n'existe (presque) plus, Michel Platini ne s'avoue pas vaincu. Il a certes dû se résoudre à démissionner de son poste de président de l'UEFA. Mais dans un communiqué, il a précisé vouloir "poursuivre (son) combat devant les tribunaux suisses pour prouver (sa) probité dans ce dossier." L'objectif : laver son honneur, après avoir été mis en cause à la suite de la révélation d'un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011 de la Fifa, en rémunération d'un travail de conseiller de Joseph Blatter, alors président de l'instance mondiale.
L'ancien numéro 10 des Bleus s'est défendu de toute malhonnêteté, parlant de négligence ou de légèreté dans la gestion de cette épineuse affaire. Mais son argumentaire et son rapport à l'argent ont été pointés du doigt ces dernières semaines. Son nom est ainsi apparu dans le scandale des Panama Papers, début avril. L'ancien meneur de la Juventus Turin aurait eu recours aux services du cabinet d'avocats Mossack Fonseca en 2007 pour administrer une société au Panama. Puis il y a quelques jours, Jean-Claude Darmon a lui aussi écorné le mythe dans un entretien au Parisien, assurant que Michel Platini "est un homme d'argent et depuis toujours".
- Deuxième étape : un arrêt par l'Euro 2016 ?
Autre conséquence de la décision du TAS : "Platoche" ne donnera pas le coup d'envoi de l'Euro, le 10 juin prochain au Stade de France, en tant que président de l'UEFA. Symboliquement, le coup est rude pour le capitaine des Bleus champions d'Europe en 1984, en France. Michel Platini pourrait dès lors assister à la compétition en tant que spectateur.
Mais dans ce contexte, sa venue est loin d'être assurée. Nöel Le Graët a évoqué cette possibilité au micro d'Europe 1, lundi midi. "On va regarder s'il a envie de venir (à l'Euro) et comment on peut l'accueillir", a déclaré le président de la Fédération française de football (FFF). Encore faudrait-il que Michel Platini ait le cœur à venir supporter les Bleus…
- Troisième étape : réfléchir à son futur
A plus long terme, l'avenir de l'ancienne idole du foot français semble toutefois bien plus obscur. Ecarté de toute activité liée au football pendant les quatre prochaines années, Michel Platini va devoir réfléchir à une vie sans le ballon rond. Tout sauf une évidence pour un homme qui y a consacré toute son existence, de son plus jeune âge aux terrains de Joeuf, sa ville natale, jusqu'aux plus grands stades du monde, avant de travailler à la Fifa puis de présider l'UEFA depuis 2007.
Michel Platini ne devrait en tout cas pas se lancer dans les affaires, après notamment son expérience malheureuse en 1981, quand il avait lancé une ligne de vêtements baptisée "10 Platini". Un flop monumental, la marque étant "rachetée et liquidée par Adidas quelques années plus tard", précise Marianne.
Alors, que va bien pouvoir faire "Platoche" ? En privé, des proches de l'ancien numéro 10 des Bleus ont confié que Platini n'a jamais réfléchi à une vie en dehors du foot. Pour cet enfant de la balle, ancien génie du jeu devenu paria, les prochaines semaines s'annoncent difficiles.