Le Français Sébastien Ogier (M-Sport/Ford) a remporté dimanche un cinquième titre consécutif de champion du monde des rallyes, à l'issue du Rallye de Grande-Bretagne, remporté par son coéquipier britannique Elfyn Evans. Ce succès fait de lui le deuxième pilote le plus titré de l'histoire du WRC et du sport automobile français derrière son compatriote Sébastien Loeb (neuf couronnes).
Serré (presque) jusqu'au bout. Au-delà du chiffre, ce titre obtenu avec l'équipe privée M-Sport, qui ne bénéficie que du soutien technique de Ford et ne dispose pas des moyens financiers et humains d'un constructeur, a une valeur sportive particulière. Ogier n'est en effet que le troisième pilote sacré au volant de voitures de marques différentes, après l'Allemand Walter Röhrl et le Finlandais Juha Kankkunen. "Cette année a été compliquée mais avoir ça à la fin, c'est incroyable", a réagi le pilote, en larmes. "Nous avons tous travaillé très dur."
Pas de victoire pour finir. "Un titre signifie toujours beaucoup mais celui-là arrive après une année tellement difficile", a-t-il poursuivi un plus peu tard, aux côtés de son copilote de toujours, Julien Ingrassia. "Cette année était un peu à l'image de ce week-end que j'espérais plus tranquille !" Comme un condensé de ce championnat dominé dans l'adversité, le Français n'a en effet pour la première fois pas été titré sur une victoire mais sur une troisième place acquise à force de volonté, à l'image de sa course contre la montre entre deux spéciales samedi soir pour réparer un disque de frein cassé, dans la nuit noire, le brouillard et la boue.
Pour être sacré avant la manche finale en Australie, du 16 au 19 novembre, il lui fallait terminer avec une marge de 31 points minimum sur ses deux derniers rivaux, le Belge Thierry Neuville (Hyundai) et son coéquipier estonien Ott Tänak. Troisième du rallye et quatrième de la Power Stage, il finit avec 32 longueurs d'avance sur le Belge, deuxième et gagnant de la Power Stage, et 46 sur Tänak, sixième. Ogier ne peut donc plus être rejoint.
Titre constructeurs. C'est la première victoire en WRC pour Evans, 28 ans, qui comptait jusque-là quatre podiums en 62 départs depuis 2007. Le Gallois, seul régional de l'étape dans le groupe des meilleurs, figurait parmi les favoris de ce rallye, grâce à ses pneus DMACK développés spécialement pour l'occasion. A domicile, leur équipe M-Sport a doublé la mise en s'offrant son quatrième titre constructeurs (après 1979, 2006 et 2007), son premier surtout sans le soutien officiel de Ford.