Qualifié pour les demi-finales de Roland-Garros après sa victoire contre l'Argentin Tomas Martin Etcheverry, l'Allemand Alexander Zverev, doit défier en plus de ses adversaires sur le cour, les arbitres et les organisateurs du tournoi. Ces derniers refusent que le numéro 27 mondial s'injecte de l'insuline lors des changements de côté. Un geste pourtant vital pour réguler son taux de sucre dans le sang.
Diabétique depuis l'âge de trois ans
Alexander Zverev, diabétique depuis l'âge de trois ans, avait réussi à cacher son diabète aux yeux des caméras. C'est en 2022, dans le quotidien L'Equipe que l'Allemand a dévoilé son handicap au grand public. Interrogé lundi soir après sa victoire en huitième de finale face au Bulgare Gregor Dimitrov (29e), le joueur âgé de 26 ans a déclaré qu'il menait une bataille avec les organisateurs et juges arbitres des Internationaux de France : "Sur les tournois ATP, c'est assez simple (…) J'injecte mon stylo à insuline durant les changements de coté quand j'en ressens le besoin. Ici à Paris, si je sors du court, ils m'ont dit que ça comptait comme un 'toilet break'". Agacé par la situation, l'Allemand a ainsi déclaré aux organisateurs : "On n’a droit qu’à deux pauses par match mais dans une rencontre en cinq sets, je peux avoir besoin de quatre ou cinq piqures ! C’est nécessaire pour ma santé."
"Je me mets en danger"
Lors de son match du deuxième tour face à l'Américain Frances Tiafoe (12e), Alexander Zverev a déclaré s'être retrouvé au cœur d'une scène de panique : "Un superviseur est entré dans la salle alors que j'allais m’injecter une dose et il m’a dit : 'Non, tu ne peux faire ça ! Il faut un docteur !' Je lui ai répondu que ça ne servait à rien, qu’il fallait maîtriser les mesures du trop plein de sucre."
Alexander Zverev atteste que cette situation s'est reproduite au tour suivant lors de son match face à Dimitrov ce qui l'a particulièrement agacé : "Je leur ai proposé de me laisser sortir cinq secondes ou mieux, sur le court. Ils m’ont dit : 'Non, ça fera bizarre…' Ce n’est pas très sensé. Si je n’utilise pas mon stylo à insuline, je me mets en danger. Ils ont répété que c’était bizarre." Alors, l’Allemand a haussé le ton : "C’est quoi le problème ? Vous considérez que je me dope ?", a lancé l'Hambourgeois. "Cette discussion n’avait pas de sens."
Les organisateurs se défendent
Les organisateurs et la FFT se sont défendus, justifiant que s'injecter quelque chose sur le court paraissait "bizarre", notamment devant des millions de téléspectateurs. Ces piqûres sont pourtant autorisées dans les autres tournois ATP. Pas de piqûres sur le court donc mais autorisées aux toilettes, en cachette. La situation physique d'Alexander Zverev sera à surveiller lors de sa demi-finale ce vendredi où il affrontera le Norvégien Casper Ruud (4e).