Novak Djokovic a volé comme un papillon et piqué comme une abeille avant de mettre KO son jeune adversaire au punch dévastateur Carlos Alcaraz, pétri de crampes à partir du troisième set, et d'obtenir vendredi un billet pour sa septième finale à Roland-Garros, où il visera un 23e titre du Grand Chelem. L'Espagnol de 20 ans a été victime de terribles crampes au tout début de troisième set, après déjà plus de deux heures et quart de match. Il a tenu à terminer, mais il n'y avait plus de combat et il s'est incliné 6-3, 5-7, 6-1, 6-1.
"C'est dur pour Carlos", commente Djokovic
"C'est dur pour Carlos... A ce niveau, la dernière chose qu'on veut ce sont des crampes, ou un problème physique", a commenté Djokovic sur le court. "Il est toujours difficile de décider si on doit abandonner ou continuer dans son état. En tout cas, grand respect à lui pour son esprit combatif", a ajouté le Serbe de 36 ans. Pour devenir seul détenteur du record de titres en Majeurs, qu'il co-détient actuellement avec Rafael Nadal, le grand absent cette année à Paris, il devra encore battre dimanche le finaliste de l'an dernier Casper Ruud (4e mondial) ou l'Allemand Alexander Zverev (27e), demi-finaliste l'an dernier lorsqu'il s'était violemment tordu la cheville face à Nadal.
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Le combat était très attendu entre le jeune numéro 1 mondial, qui incarne l'avenir du tennis, et le numéro 3, qui représente le passé et le présent de ce sport. Les deux hommes ne s'étaient affrontés qu'une fois, avec une victoire d'Alcaraz à Madrid l'an dernier, mais c'était dans un format en deux sets gagnants et on lorgnait avec appétit leur affrontement en Grand Chelem, au meilleur des cinq rounds.
Djokovic à un niveau stratosphérique
D'entrée, le Serbe qui détient le nombre record de 387 semaines passées au sommet de la hiérarchie mondiale - et il s'en assurera au moins une de plus s'il remporte le tournoi dimanche -, a joué à un niveau stratosphérique. Il était partout au fond du court, sur les amorties, à la volée et ses coups faisaient mouche. Sans compter une intelligence de jeu démoniaque. Il a fait tourner Alcaraz en bourrique, jusqu'à le mettre au tapis sur un petit coup en toucher au filet (2-1, 30/15 dans la deuxième manche). Mais le Murcien s'est relevé.
Et si, longtemps, Alcaraz a perdu son latin face au jeu ciselé en cyrillique de Djokovic qu'il a eu bien du mal à déchiffrer, il a fini par égaliser à un set partout en convertissant la première des onze balles de break qu'il s'était procurées depuis le début du match. "Pendant un set et demi, j'ai vraiment bien joué, puis il a été le meilleur sur le court à la fin du deuxième set", a convenu Djokovic. Mais que d'efforts consentis pour y parvenir ! "On était tous les deux physiquement dans le dur à la fin du deuxième set. Après, avec ses crampes, le match a basculé", a reconnu 'Nole'.
Quand Alcaraz choisit de concéder un jeu pour se faire soigner
Car dès le début du troisième set, à 1-1, Alcaraz a commencé à souffrir des jambes, au point de choisir d'abandonner un jeu pour se faire masser immédiatement, sans attendre le changement de côté. "M. Alcaraz a demandé un traitement médical pour crampes. Ce traitement devant intervenir au changement de côté, M. Alcaraz concède tous les points" du troisième jeu, a expliqué l'arbitre Aurélie Tourte. A partir de là, Alcaraz a tenté le tout pour le tout sur quasiment tous les coups. Mais très peu ont touché son adversaire et le combat cessa faute de combattant.
"Il est jeune et a beaucoup de temps devant lui. Il gagnera souvent ce tournoi", a prédit Djokovic. Quant à lui, il s'est dit "très heureux d'atteindre une nouvelle finale". "Mais ce n'est pas fini ! Il reste un match", a-t-il lancé. A 36 ans, le Serbe qui jouera dimanche sa 34e finale en Grand Chelem (un record), reste un joueur plein d'avenir.