Rafael Nadal peut-il s'offrir un dernier triomphe sur la terre battue qui l'a tant fait briller ? L'Espagnol, vainqueur de Roland-Garros à 14 reprises, affrontera lundi un des cadors du circuit ATP, l'Allemand Alexander Zverev, 4e mondial. Un défi de taille, quand dans le même temps, Novak Djokovic, tenant du titre, jouera contre Pierre-Hugues Herbert, le Français de 33 ans invité par les organisateurs.
En parallèle, chez les dames, le tableau semble plus dégagé pour la lauréate de trois des quatre dernières éditions, la Polonaise Iga Swiatek, première joueuse mondiale, qui se verrait bien marcher dans les pas de Rafael Nadal. Alors, qui sont les principaux prétendants au titre cette année ? Revue des troupes avec Cédric Pioline, consultant tennis d'Europe 1, radio officielle de Roland-Garros.
Nadal-Zverev, le choc du premier tour
Évoquons d'abord l'Espagnol Rafael Nadal, qui devrait, selon ses dires, disputer une dernière fois les Internationaux de France. Et pour cette dernière, le tirage au sort ne l'a pas gâté. "C'est pas de chance (...) Le Nadal actuel n'est plus le Nadal conquérant de Roland-Garros", observe Cédric Pioline, "mais avec lui, on a appris à être très prudent parce qu'il peut être surprenant", ajoute l'ex-cinquième mondial.
En face du Majorquin, un Alexander Zverev particulièrement en forme, lauréat du Masters 1000 de Rome, mais pour qui ce premier tour n'est "pas un cadeau". "Ces joueurs bien classés aiment rentrer tranquillement dans le tournoi, monter en puissance. Là, il aura un vrai challenge dès le premier tour", estime le consultant d'Europe 1. Qui fait de l'Allemand, en outre, l'un des principaux favoris pour le titre dans un tableau masculin très ouvert. "C'est une année tout à fait possible pour lui. Il a l'air d'avoir complètement digéré cette terrible blessure il y a deux ans contre Nadal (en demi-finale). Il est revenu dans les quatre premiers, il dit lui-même qu'il rejoue à un super niveau", étaye le double-vainqueur de la Coupe Davis.
Une relève en difficulté
Bien que le 4e mondial pointe le bout de son nez, Cédric Pioline estime qu'"il n'y a pas vraiment un joueur qui se détache des autres". C'est le cas du Serbe Novak Djokovic, certes encore numéro un mondial, mais qui n'a pas montré son plus beau visage. "C'est un début de saison inhabituel pour lui, sans aucun tournoi gagné et avec très peu de matches et de tournois disputés", souligne-t-il, "mais il est numéro un mondial, il a fini l'année très fort en 2023, donc je ne suis pas inquiet. Ça peut revenir, ça peut repartir d'un coup. Toute sa programmation était axée pour que son pic de forme démarre à peu près à cette période (...) Il ne faut pas l'enterrer", confesse Cédric Pioline.
Qu'en est-il de la jeune relève, symbolisée par l'Espagnol Carlos Alcaraz (2e mondial) et l'Italien Jannik Sinner (3e), lauréat du dernier Open d'Australie ? Selon le directeur du tournoi de Paris-Bercy, ils ne sont pas non plus dans leur meilleure forme. "Les trois premiers mondiaux n'ont pas joué tous les tournois, et ils n'ont pas spécialement bien joué dans les tournois auxquels ils ont participé. Ça ouvre la porte à beaucoup de possibilités par rapport à ces joueurs, mais aussi ceux qui sont dans le wagon suivant, voire une surprise", souligne Cédric Pioline. Le Grec Stefanos Tsitsipas (9e), les Russes Daniil Medvedev (5e) et Andrey Rublev (6e), ou bien le Norvégien Casper Ruud (7e), finaliste des deux dernières éditions, apparaissent effectivement en embuscade.
Swiatek, une nouvelle fois loin devant
Du côté du simple dames, en revanche, nul besoin de se creuser les méninges pour désigner une favorite. Iga Swiatek semble être, une nouvelle fois, la mieux placée pour tenter de succéder... à elle-même. "Elle fait un début de saison tonitruant, avec très peu de défaites, trois Masters 1000 gagnés. Elle est vraiment loin devant les autres. Il y a très peu de joueuses qui peuvent la challenger, encore moins sur terre battue", analyse Cédric Pioline.
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Pour l'ancien demi-finaliste des Internationaux de France, en 1998, les trois joueuses qui suivent la Polonaise au classement (respectivement la Biélorusse Aryna Sabalenka, l'Américaine Coco Gauff et la Kazakh Elena Rybakina) "ont probablement le potentiel pour la bousculer, voire pour créer la surprise. Mais, je trouve qu'Iga Swiatek est quand même un cran au-dessus par rapport aux autres. Maintenant, c'est un Grand Chelem, c'est un long chemin de 15 jours, il ne faut pas se relâcher, et il peut se passer beaucoup de choses sur la route", philosophe le consultant d'Europe 1. C'est à partir de ce dimanche, 11 heures, que les premiers enseignements pourront être tirés, que ce soit chez les dames ou chez les messieurs.