Le N.1 mondial Novak Djokovic, mené deux sets à zéro par Stefanos Tsitsipas (5e), a renversé le Grec 6-7 (6/8), 2-6, 6-3, 6-2, 6-4 en 4h11 min pour s'offrir son deuxième Roland-Garros et son 19e titre en Grand Chelem dimanche.
Djokovic (34 ans) revient ainsi à une seule longueur de Roger Federer et Rafael Nadal, dont il est venu à bout en demi-finales, dans la course au nombre de trophées en Grand Chelem. Il devient aussi le premier joueur de l'ère Open (depuis 1968) à remporter au moins deux fois chacun des quatre tournois majeurs, le troisième de l'histoire après les Australiens Roy Emerson et Rod Laver.
Djokovic s'était imposé une première fois à Roland-Garros en 2016. "J'ai joué deux grands champions en moins de 48 heures, ça a été très difficile physiquement et mentalement pour moi ces deux, trois derniers jours", a-t-il déclaré. "J'ai réussi à rester présent mentalement même mené deux sets à zéro, c'est un rêve qui s'est réalisé encore une fois", a-t-il ajouté.
Seul joueur à avoir battu Nadal deux fois à Roland-Garros
Devenu le seul joueur à avoir battu Nadal à deux reprises à Roland-Garros, Djokovic a bien failli revivre la mésaventure de 2015, quand après avoir éliminé l'Espagnol, alors en quarts de finale, il avait été surpris en finale par le Suisse Stan Wawrinka. Sur le court Philippe-Chatrier baigné de soleil, Tsitsipas (22 ans) a très brièvement été trahi par ses nerfs, le temps d'une double faute d'entrée. Mais une fois deux balles de break écartées et trois aces d'affilée claqués pour empocher le premier jeu, le jeune Grec, pour la première fois de sa carrière en finale majeure, a parfaitement tenu tête à "Nole" dans la première manche.
S'il a semblé craquer au pire moment, breaké à 5 partout, non sans avoir eu une balle de set au jeu précédent, il a immédiatement recollé et, dans le jeu décisif, a trouvé les ressources pour effacer une balle de set en faveur de Djokovic (à 6-5) avant de transformer sa deuxième chance. On jouait déjà depuis plus d'une heure, et Tsitsipas allait accélérer. Dans la deuxième manche, il a maintenu son intensité et n'a commis que deux fautes directes pour se rapprocher à un set seulement d'un tout premier sacre en Grand Chelem.
Rouleau compresseur
Poids de l'histoire sur les épaules ou lassitude après avoir escaladé la montagne Nadal au tour précédent ? Impossible à dire, mais de l'autre côté du filet, Djokovic, tête basse et comme désarticulé, n'était pas vraiment là. Mais un tour au vestiaire plus tard, tout est allé mieux pour le N.1 mondial. Revenu la tête à l'endroit, il a retrouvé de l'allant et du tranchant, quand au contraire, Tsitsipas a connu un moment de flottement.
Le break réalisé par Djokovic pour s'échapper 3-1 dans le troisième manche, après être revenu cinq fois à la charge, a fait basculer le match. Le Serbe, redevenu cet implacable rouleau compresseur, a rapidement égalisé à deux sets partout. Dans la manche décisive, il a fait la différence dès le troisième jeu, et Tsitsipas, même en bataillant jusqu'au bout et même porté par le public, n'a pu empêcher son adversaire de triompher au bout d'un nouveau match en plus de quatre heures, comme contre Nadal en demi-finales.
C'est la deuxième fois de la quinzaine parisienne que Djokovic comble un retard de deux sets à zéro, après son huitième de finale face au jeune Italien Lorenzo Musetti. A 34 ans, il devient le troisième joueur le plus âgé de l'ère Open à remporter Roland-Garros (après Gimeno et Nadal). Roland-Garros a vécu sa première finale en cinq sets depuis 2004 et celle entre les Argentins Gaston Gaudio et Guillermo Coria.