Violences sexuelles dans le sport : "Ça doit devenir quelque chose de naturel d'en parler", selon Roxana Maracineanu

Roxana Maracineanu
Sur Europe 1, Roxana Maracineanu propose de faire témoigner les victimes d'agressions sexuelles pour sensibiliser les jeunes enfants. © Europe 1
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Invitée du "Grand journal du soir" d'Europe 1, mercredi, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a réagi aux accusations portées par d'anciennes nageuses et patineuses sur des agressions sexuelles commises par leurs entraîneurs, alors qu'elles étaient mineures.
INTERVIEW

"La fin de l'omerta". C'est ainsi que L'Équipe barre sa une, mercredi, pour évoquer un dossier de plusieurs pages sur des témoignages révélateurs de nombreuses dérives. De nombreuses sportives racontent comment, adolescentes, elles ont subi des agressions sexuelles de la part d'entraîneurs bien plus âgées qu'elles à l'époque. Dans le même temps, L'Obs publie une interview de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol, qui révèle avoir été violée par son entraîneur dans les années 1990. Sur Europe 1, mercredi soir, la ministre des Sports Roxana Maracineanu ne s'étonne pas de telles affaires et insiste sur la nécessaire libération de la parole des victimes.

Pour Roxana Maracineanu, "il n'y avait pas de raison qu'il n'y ait pas de faits similaires à ceux qu'on peut rencontrer dans la société dans le domaine du sport, vu les enjeux du corps, de la relation entre un entraîneur et un entraîné", explique-t-elle au micro Europe 1 de Nathalie Lévy dans le Grand journal du soir. "Il ne pouvait pas ne pas y avoir des cas de violences sexuelles dans le sport, d'autant plus qu'ils avaient été mis à jour aux États-Unis quelques mois auparavant."

Faire "témoigner les sportifs" victimes ?

De nombreux témoignages font état d'agressions commises il y a très longtemps et Sarah Abitbol dénonce dans le livre qu'elle publie l'omerta qui règne dans le milieu sportif en général. Pourquoi, alors, la parole se libère-t-elle maintenant ? "Ces jeunes sportifs n'avaient jamais eu une tribune comme ils en ont eu ces derniers temps. Il y a eu Isabelle Demongeot [une ancienne joueuse de tennis qui s'est exprimée en 2007, NDLR], mais cette parole n'est pas entendue, n'est pas écoutée."

Comment sortir de ce silence dans lequel les victimes s'enferment trop souvent, par peur de parler ? Roxana Maracineanu voit deux solutions : "Il faut que les fédérations arrivent et acceptent de diffuser ces outils que nous préparons pour qu'on arrive à incarner ce qu'il y a dans ces outils." Et cela passe aussi par la nécessité de faire "témoigner les sportifs qui malheureusement ont été victimes d'agressions, en les mettant au contact de ces jeunes enfants pour libérer la parole". "Ça doit devenir quelque chose de naturel et de banal d'en parler", insiste-t-elle.