Claude Atcher, ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023, a vécu des derniers mois pour le moins agités. Invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1), l'ex-dirigeant de rugby fait l'objet d'une enquête pour harcèlement moral concernant les conditions de travail au comité d'organisation du Mondial 2023 qui aura lieu du 8 septembre au 28 octobre prochain en France. Une enquête ouverte en novembre 2022 et qui a démarré après la révélation de témoignages anonymes dans le quotidien L'Équipe faisant état d'un "climat de travail extrêmement dégradé" au sein du Groupement d'intérêt public (GIP) France 2023, avec un "malaise social profond" parmi le personnel.
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Claude Atcher, mis à pied depuis octobre 2022, se défend aujourd'hui de tout "management par la terreur" comme certains témoignages ont fait état : "J'ai un niveau d'exigence élevé, mais c'est le métier qui le demande. Mais qu'on m'accuse d'insulter des gens ou d'humilier des gens, c'est totalement faux", s'est justifié l'homme de 67 ans aux micros de Céline Géraud et de Jacques Vendroux. Et il va encore plus loin. Selon lui, ces accusations ne sont que le fruit d'un complot rondement mené au sein de l'instance de rugby qu'il dirigeait, mais aussi d'autres institutions avoisinantes : "Je ne veux pas parler de complot, mais il y a une agrégation d'intérêts de certaines personnes qui à un moment donné avaient intérêt à ce que je quitte la direction. Il faut regarder à qui profite le crime. Bill Beaumont, le directeur de World Cup n'a jamais digéré qu'on ait gagné la Coupe du monde", s'est défendu Claude Atcher dans Europe 1 Sport.
Pas de "preuves"
D'après un compte-rendu publié par l'inspection du travail, 124 démissions ont été recensées sous l'ère Claude Atcher, soit environ 36% des salariés. Un chiffre très élevé que conteste l'ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023 : "On est plutôt autour de 15%, ce qui est un chiffre normal dans une entreprise". Selon lui, parmi ces 124 départs, des personnes en fin de contrat ont été intégrées, ce qui fausse le bilan. Et Claude Atcher compte bien mettre en avant ce point "devant les Prudhommes".
L'ancien troisième ligne centre du Rugby club Nîmes Gard réclame également "des preuves". Car aujourd'hui, il ne sait toujours qui se cache derrière ces témoignages malgré ses incessantes demandes. "Je suis dans un état d'esprit difficile. Aujourd'hui, je ne sais toujours pas de quoi je suis accusé puisque l'ensemble des accusations qui sont portées à mon encontre sont anonymes. J'ai demandé à avoir des preuves sur mon management." En vain pour le moment.
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Claude Atcher se positionne en tant que victime. "Il n'y a pas pire souffrance que l'injustice. Et aujourd'hui, je vis ça. C'est d'une grande violence. Je trouve tellement injuste ce qu'il s'est passé", a-t-il pesté dans Europe 1 Sport. L'enquête est actuellement en cours et l'ancien troisième ligne est aujourd'hui éloigné du monde du rugby. Mais l'ancien dirigeant est en sûr : "Il n'y a rien" bien qu'il respecte la justice et le travail qui est en train d'être fait.
Désormais loin de l'organisation du Mondial 2023, Claude Atcher craint qu'on assiste à un "accident industriel" concernant l'événement. Selon lui, "on ne va pas livrer la Coupe du monde qu'il aurait aimer livrer." Il dénonce un manque de compétences et d'expérience parmi les personnes qui sont à la tête de l'organisation.
Jugé en décembre dernier
Claude Atcher a également été sous les projecteurs judiciaires en décembre dernier. L'ancien joueur du Racing 92 a été condamné à 5.000 euros d'amende pour travail dissimulé. Un verdict soulageant pour cet ancien personnage décisionnaire du rugby français. Les peines requises étaient lourdes : deux ans de prison dont un avec sursis, amende de 50.000 euros, trois ans d'interdiction d'exercer toute activité commerciale, un an d'interdiction d'exercer toute activité en lien avec le rugby. Au final, Atcher et les autres accusés s'en sortent plutôt bien. Le dirigeant comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour "recel d’abus de confiance", "abus de biens sociaux" et "travail dissimulé", en lien étroit avec l'affaire Laporte-Altrad.