Félix Lebrun a remporté le bronze en simple, en battant 4-0 le Brésilien Hugo Calderano (6e), dimanche à l'Arena Paris Sud, devenant le deuxième Français de l'histoire à monter sur un podium en individuel, 32 ans après Jean-Philippe Gatien en argent à Barcelone-1992.
"C'est magnifique, incroyable"
Le phénomène du tennis de table, cinquième mondial et âgé de seulement 17 ans, s'est imposé avec brio 11-6, 12-10, 11-7, 11-6. Il apporte à la France sa 42e médaille olympique dans ces Jeux. "C'est un rêve depuis que je suis tout petit. J'ai fait le match parfait, avec le soutien du public. C'est magnifique, incroyable", a-t-il réagi à chaud, après avoir versé des larmes de joie. Deux jours après sa lourde défaite en demi-finale (4-0) face au grand favori chinois Fan Zhendong, "Féfé", dont la force de caractère et la maturité ne cessent de bluffer, a brillamment su se remobiliser.
Pourtant, l'opposition s'annonçait féroce face à Calderano, qui restait sur deux victoires dans leurs quatre face-à-face et qui, pour ses troisièmes JO, espérait enfin décrocher une médaille, après avoir échoué en huitièmes chez lui à Rio en 2016 et en quarts à Tokyo en 2021. Mais le Brésilien n'a lui manifestement pas digéré sa déception d'avoir été éliminé en demi-finale, face au Suédois Truls Moregard, un joueur moins bien classé (26e) et contre lequel il partait largement favori. Apparu crispé, trahissant des signes d'agacement, il n'est jamais entré dans son match.
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Son aîné, Alexis, intenable dans les tribunes, a hurlé de rage et de joie
Porté par quelque 6.500 supporteurs bouillant ne demandant qu'à entrer en fusion, Félix Lebrun débordait au contraire d'énergie, avec, comme surplus de motivation, la volonté de venger son frère Alexis, tombé sous les coups de raquette de Calderano en huitième de finale. Son aîné, intenable dans les tribunes, en a hurlé et hurlé de rage et de joie, en voyant son frangin ne pas manquer l'occasion d'une vie, même si à n'en pas douter d'autres se présenteront tant l'avenir lui appartient.
Le match s'est apparenté à une leçon de "ping", avec ce que Félix sait faire de mieux : envoyer des services aux variations illisibles, lui qui en possède une centaine de différents dans la raquette, tenir les longs échanges quand ils se font bras de fer, alors que Calderano est pourtant un des plus joueurs les plus puissants du circuit. Quant aux nerfs, ils étaient indéniablement plus solides côté français, en témoigne le deuxième set remporté en ne paniquant pas malgré une énorme remontée au score du Brésilien.
Enfin, il y a cette prise porte-plume qui donne des effets à la balle et à la tête pour l'adversaire, fut-ce Calderano. Félix a réussi une performance qui vaut un peu de l'or à l'échelle de tennis de table tricolore. Et ce n'est pas fini: avec Alexis et Simon Gauzy, ils entameront lundi face à la Slovénie le tournoi par équipes, avec la même ambition de glaner une médaille.