Les tournois secondaires de tennis (niveau "Future" et "Challenger") sont touchés par un "tsunami" de matches truqués, a révélé mercredi un rapport indépendant commandé par les organisations dirigeantes du tennis, après des accusations en janvier 2016 juste avant l'Open d'Australie. Selon le rapport présenté mercredi par l'Unité pour l'intégrité du tennis (TIU), aucun niveau de compétition n'est épargné par le phénomène des matches truqués, mais les niveaux inférieurs sont plus particulièrement touchés, notamment chez les messieurs, un enquêteur de la TIU évoquant même "un tsunami" à ces niveaux.
Pas de "problème généralisé" en Grand Chelem. En janvier 2016, la BBC et le site BuzzFeed avaient affirmé que "lors de la décennie écoulée, seize joueurs du Top 50 mondial ont été signalés au comité d'éthique du tennis à propos de soupçons de matchs truqués. Tous ces joueurs, parmi lesquels des vainqueurs en Grand Chelem, ont été autorisés à poursuivre leur carrière", sans qu'aucune sanction ne soit prise. Le panel indépendant (IRP) mis en place pour réaliser cette étude a interrogé plus d'une centaine de joueurs au cours de tournois à travers le monde.
Le rapport du panel n'a pas "révélé un problème généralisé" dans les tournois du Grand Chelem et les principaux tournois du circuit, soulignant qu'il y avait toutefois "certains problèmes à ces niveaux". Les quatre organisations qui régissent le tennis mondial (l'ATP, la WTA, l'ITF et Grand Chelem) et ont commandé le rapport, se sont félicitées qu'aucune corruption institutionnalisée n'a été révélé par le rapport de l'IRP. Elles ont toutefois reconnu "des vulnérabilités, particulièrement aux niveaux inférieurs", se montrant prêtes à saisir l'opportunité pour "répondre à ces inquiétudes par une action ferme".
Des recommandations pour contrer la corruption. Selon un enquêteur de la TIU, "des centaines de matches du niveau 'Future' (tant en simple qu'en double) ne sont pas disputées équitablement, avec un nombre qui diminue lorsque l'on monte dans les rangs des matches professionnels".
Le rapport liste toute une série de recommandations pour contrer la corruption dans le tennis, estimant que le système actuel utilisé par la TIU et les organisations dirigeantes du tennis est "inadéquate pour faire face à la nature et l'étendue du problème auquel ils font désormais face". Le maintien d'un statu quo quant au nombre de matches de tennis sur lesquels il est possible de parier serait "désastreux pour le tennis", estime ainsi l'IRP, qui préconise l'introduction de "restrictions significatives".