Lucas Pouille a vécu un cauchemar. Pour sa première demi-finale en Grand Chelem, le Français (31ème mondial) a été balayé sans ménagement par Novak Djokovic, en trois sets et à peine 1h23' de jeu (6-0, 6-2, 6-2), vendredi, à l’Open d’Australie. C’est simple, Pouille n’a jamais existé dans cette rencontre à sens unique, dominée de la tête et des épaules par un numéro 1 mondial intraitable. Le Serbe, six fois vainqueur à Melbourne, affrontera Rafael Nadal pour une finale qui s’annonce explosive, dimanche.
Pouille n’a jamais espéré. L’espoir était déjà ténu avant la rencontre, Novak Djokovic l’a éteint en à peine quelques minutes. Le Serbe a breaké d’entrée Pouille, incapable de conserver sa mise en jeu dans une première manche terrible, conclue par un cinglant 6-0 en 23 petites minutes. Le Français, tendu pour sa première apparition en demi-finales, ne s’est jamais remis de cette mise en route cauchemardesque. Le protégé d'Amélie Mauresmo est enfin parvenu à remporter un jeu au début de la deuxième manche, mais ce n’était que pour repousser l’échéance.
Dominé dans tous les secteurs du jeu, agressé sur son service et totalement dépassé par le rythme imposé par le "Djoker", Pouille n’a jamais trouvé la moindre solution. Les statistiques sont terribles pour le 31ème joueur mondial : pas une seule balle de break, un pourcentage famélique au service (54% de premières balles et 26% de points gagnés sur deuxième), et quatre petits jeux remportés. Le retour sur terre est violent pour Pouille, le premier Français en demi-finales d’un Grand Chelem depuis 2016 (Gaël Monfils à l’US Open).
Un Djokovic-Nadal diablement alléchant. Mais y avait-il vraiment quelque chose à faire contre ce Djokovic-là ? "C’est l'un des meilleurs matches que j’ai joués sur ce court. Tout a fonctionné", s’est satisfait le Serbe, interrogé juste après sa démonstration de force sur la Rod Laver Arena. Effectivement, le numéro 1 mondial a tout réussi, comme en atteste son hallucinant total de cinq fautes directes seulement sur l’ensemble du match.
Djokovic, vainqueur des deux derniers Grand Chelem (Wimbledon et l'US Open), va désormais s'attaquer à Rafael Nadal, impressionnant durant toute la quinzaine. Sept ans après leur finale légendaire à Melbourne, remportée par le Serbe après cinq sets et presque six heures de jeu, les deux hommes se disputeront une nouvelle fois le titre. Et on en salive d'avance.