Grande première ! Montpellier a inauguré son palmarès en décrochant le premier titre de champion de France de son histoire devant Castres (29-10), vendredi, en finale du Top 14. Après deux défaites, contre Toulouse (15-10) en 2011 puis devant le CO déjà (29-13) en 2018, le MHR a enfin soulevé le Bouclier de Brennus au terme d'une saison pleine, terminée à la 2e place du classement avant de surclasser Bordeaux-Bègles (19-10) puis Castres donc. Au Stade de France, les Héraultais ont tout simplement transformé la finale 2022 en cauchemar pour des Castrais impuissants, incapables de réagir devant la furia des hommes de Philippe Saint-André.
Ils ont ainsi inscrit trois essais dans le premier quart d'heure par Arthur Vincent (6e), Florian Verhaeghe (10e) et Anthony Bouthier (12e). Mais les Montpelliérains ont surtout réussi à museler les Tarnais, pourtant leader de la saison régulière et tombeurs de l'ogre toulousain en demie. "On veut écrire notre histoire", clamaient d'ailleurs les joueurs montpelliérains en cœur avant leur troisième finale de Top 14. Le panthéon sportif de la cité héraultaise s'est donc rempli d'un premier Brennus au soir d'un match où tout a tourné dans leur sens. Mais les rugbymen n'ont pas volé leur sacre. Ce succès a été un condensé de leur saison, solide à défaut d'être brillant.
PSA, nouveau Hérault
Car le MHR, au bord du gouffre à l'arrivée de PSA en janvier 2021, s'est révélé une des équipes les plus constantes de la saison, ne délaissant le top 6 que pendant six journées, de la 3e et à la 8e journée. Ils ont même été dans les deux premiers à partir de la 14e journée et jusqu'à la fin. Un tour de force qui porte la marque de Saint-André, l'ancien sélectionneur des Bleus tombé en disgrâce après la déroute face aux All Blacks (62-13) lors du Mondial-2015. Dix-huit mois après son arrivée place de la Comédie, PSA, bien aidé par ses adjoints Olivier Azam (avants) et Jean-Baptiste Elissalde (arrières), a remporté le Challenge européen la saison dernière et le Top 14 cette année, son premier titre national après le championnat d'Angleterre avec Sale en 2006.
Les hommes du milliardaire Mohed Altrad, cinquièmes budget du championnat, se sont aussi appuyés sur leur jeunesse (Arthur Vincent, Louis Foursans, Paolo Garbisi...) et un recrutement malin (Zach Mercer, Geoffrey Doumayrou, Alexandre Bécognée...), encadré par des grognards (Guilhem Guirado, Fulgence Ouedraogo, Benoît Paillaugue...).
Autour d'un jeu simplifié, mais pas dénué d'audace, le MHR a relancé la machine. Le voilà champion de France pour la première fois de son histoire. Même la sortie prématurée du talonneur Guilhem Guirado sur commotion (27e), pour son dernier match, n'a pas su faire dérailler le train montpelliérain.
Pour le CO, rien n'est allé : trois essais encaissés dans les douze premières minutes, leur ouvreur Benjamin Urdapilleta (211 points cette saison) sorti avant la demi-heure de jeu, trois turnovers chacun pour Filipo Nakosi et Vilimoni Botitu, seulement soixante plaquages réussis... Bref, une soirée à oublier. Sauf pour les supporters de Montpellier.