Aura-t-il sa sortie rêvée ? Mark Cavendish, en chasse du record de victoires d'étape dans le Tour de France qu'il co-détient avec Merckx (34), a laissé passer sa chance lundi à Bayonne au sprint (6e). Il ne reste sans doute que sept fenêtres de tir au Manx Missile, dont une dès mardi à Nogaro. Leurs maillots différents n'avaient pas empêché Geraint Thomas (Ineos) de lancer son compatriote de sprinteur, Cavendish (Astana), vers une victoire à Rome dans la dernière étape du Giro il y a un mois. "J'étais juste là au bon moment et je me suis dit que je pouvais donner un coup de main à un vieux frère", avait minimisé "G", dépossédé du maillot rose la veille.
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Renshaw poisson-pilote
Sur les routes du Tour, c'est d'un autre ami, son poisson-pilote historique Mark Renshaw, retiré des pelotons depuis quatre ans, qu'il reçoit de l'aide. L'Australien, recruté par l'équipe kazakhstanaise comme consultant pour les sprints massifs, abreuve en conseils et détails le champion du monde 2011 assoiffé de précision. "Si je lui dis qu'aux 300 mètres, il y a une enfilade droite puis gauche qui ne demande pas de freiner. Il me fait confiance, il ne freine pas", raconte l'autre Mark, Renshaw, disant tout de la complicité entre les deux hommes.
"Dans les derniers 25 kilomètres, je savais exactement combien de temps duraient les montées, où me placer en amont des ronds-points. Ça aide énormément Il a assuré, comme tous les mecs de l'équipe", a loué "Cav" lundi. "Ce genre d'arrivée en descente n'est pas le meilleur pour moi. Ça convient mieux avec des gars puissants comme Wout van Aert."
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"Pas un problème si la victoire est longue à venir"
À 38 ans, Cavendish lâche ses derniers coups de pédale de coureur professionnel, ayant annoncé sa retraite à l'issue de la saison dans un torrent de larmes en plein Tour d'Italie. Et il en apprécie chaque moment. Après ses longues pauses réflexives sur l'estrade du parc des expositions de Bilbao avant de répondre aux questions de la presse, le leader d'Astana s'est traîné lors des deux premières étapes.
Avec plus de 41 minutes de retard sur le maillot jaune Adam Yates, le Man Express (171e sur 174 coureurs), plus TGV que train à crémaillères, n'était pas sur le terrain qu'il préfère dans les routes mal plates du Pays basque. Il en a profité pour taper dans les mains du public dans la côte de Pike samedi. "J'ai adoré ça, j'essaie d'absorber tout ça, livrait-il C'est mon dernier grand départ de Tour de France." La locomotive "Cav'" paraît rouillé à côté des Jasper Philipsen, Fabio Jakobsen ou Dylan Groenewegen. Mais, "personne ne s'imaginait qu'il pourrait gagner autant dans le Tour 2021 (quatre étapes)", rappelle son ami Mark Renshaw. Lundi, c'est lui qui a atteint la plus haute pointe de vitesse avec 73,3 km/h au radar, selon les organisateurs.
L'épilogue inespéré du Giro, dont tout le peloton l'avait étreint, lui laisse aussi de l'espoir. "S'il traverse tout le Tour sans victoire et qu'il gagne sur les Champs-Elysées, il faut en faire un film", en rêve Mark Renshaw. "Il est dans un état d'esprit où même si c'est long à venir, ce ne sera pas un problème." Même s'il n'a signé qu'une de ses 162 victoires cette année, à Rome donc. Son ami ne se fait pas de souci.
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"Un coureur différent sur le Tour"
"Le plus impressionnant chez lui, c'est sa capacité à s'élever dans les grandes courses. Quand arrive le Tour, c'est un coureur différent. il peut emmener plus fort, plus longtemps et souffrir encore plus. Je n'ai jamais vu ça." Après une seule étape remportée dans la Grande boucle 2015, il avait quitté Quick-Step, la formation rêvée de tout sprinteur, pour rejoindre Dimension Data, avec Mark Renshaw dans ses bagages. "Beaucoup se demandaient ce qu'on allait faire dans cette équipe." Tour 2016, première étape, victoire et maillot jaune.
"Je n'ai jamais fait d'arrivée sur un circuit de course automobile dans le Tour, décrit-il à propos de l'arrivée mardi sur le circuit Paul- Armagnac à Nogaro. J'en ai connu dans d'autres courses mais ce sera peut-être un peu différent ici." Théâtre du GP de France moto dans les années 1970, l'endroit parait un lieu tout indiqué pour l'homme de l'île de Man, décor du Tourist Trophy.