Cinq ans que la France attendait un successeur à Tony Gallopin, dernier coureur tricolore à avoir endossé le célèbre Maillot jaune du Tour. Lundi, à l'issue de la 3ème étape de l'édition 2019, à Épernay, c'est Julian Alaphilippe qui a succédé au coureur d'AG2R-La Mondiale à ce palmarès honorifique, exploitant à fond un parcours dessiné dans le vignoble et taillé pour ses qualités de puncheur.
Relive the last kilometre of today's stage and the magnificent win of @alafpolak1!
— Tour de France™ (@LeTour) July 8, 2019
Revivez le dernier kilomètre de l'étape du jour et la victoire en costaud de Julian Alaphilippe ! #TDF2019pic.twitter.com/4CJaEFZOLf
"J'étais très motivé pour faire une belle étape, le parcours me convenait bien", a convenu le coureur de l'équipe belge Deceuninck-Quick Step, vainqueur en solitaire avec 26 secondes d'avance sur le peloton des (autres) hommes forts, réglé par l'Australien Michael Matthews (Sunweb). "J'ai fait attention à ne pas me faire piéger par les chutes. J'ai senti que ça n'allait pas trop mal dans les jambes, sur la dernière côte difficile (la côte de Mutigny). Mais je ne pensais pas m'isoler aussi loin de l'arrivée (à 16 km). Quand j'ai vu que j'avais 30 secondes (d'avance), j'ai tout donné. J'entendais dans l'oreillette que c'était pour la victoire et aussi peut-être le Maillot jaune. Mais je pensais d'abord à l'étape…"
Alaphilippe, qui a déjà gagné cette année (entre autres courses majeures) Milan-San Remo et la Flèche wallonne, explique n'avoir pris conscience d'avoir récupéré le Maillot jaune qu'au moment de l'enfiler… "J'ai vraiment compris quand on me l'a mis (le Maillot jaune) sur les épaules", a-t-il expliqué au micro de France Télévisions. "Je pensais à tout ce que j'ai fait pour réussir quelque chose comme ça, je l'ai tellement rêvé ce scénario-là… Je pense à ma famille qui me regarde derrière la télé, c'est de l'émotion aujourd'hui. J'ai mis plein de choses en oeuvre pour essayer de réaliser ça, c'est incroyable. Si ça n'avait pas marché, ce n'était pas grave, le Tour est encore très long et il y a encore plein de choses à faire."
'Je vais prendre les choses jour après jour"
Voilà qui promet pour les jours à venir. L'an passé, Alaphilippe avait gagné deux étapes, une dans les Alpes et une dans les Pyrénées, avant de ramener le Maillot à pois du classement de la montagne sur les Champs-Élysées. "Je vais continuer de prendre les choses comme j'ai l'habitude de le faire, jour après jour. Demain (mardi), on essayera de faire le sprint pour Elia (Viviani). Après, je pense que les étapes dans les Vosges seront difficiles pour moi, je pense surtout à La Planche des Belles Filles (jeudi). (…) Je vais me battre pour garder le Maillot jaune tous les jours, mais déjà, de l'avoir sur les épaules, c'est quelque chose que je ne vais pas oublier." Et le cyclisme français non plus, en cette année de centenaire de la célèbre tunique.