Tout ou presque a changé pour les Français sur le Tour de France. Longtemps prétendants à la victoire finale en 2019, Thibaut Pinot et Julian Alaphilippe sont à la peine depuis le départ de l’édition 2020, bien loin des favoris et des premières places. Romain Bardet a, lui, été obligé d’abandonner vendredi après une chute, alors que le premier coureur tricolore au classement général, Guillaume Martin, ne pointe qu’à la 11e place.
Après deux semaines de course, le bilan est donc loin d’être réjouissant pour les Français. Avant d’aborder la dernière semaine et de passer par les Alpes, Pinot, Alaphilippe and co doivent donc se résoudre à jouer les victoires d’étape et les places d’honneur.
Guillaume Martin, objectif top 10
Guillaume Martin, le leader de l’équipe Cofidis, est le premier Français au général, à la 11e place. Mais après avoir terminé la première semaine au 3e rang, le Normand a peu à peu décroché, victime comme de nombreux coureurs du rythme infernal imposé par la Team Jumbo Visma du maillot jaune Primoz Roglic. Mais Guillaume Martin l’a assuré lundi, lors de la journée de repos : il vise le top 10. "C’est clairement jouable, je ne rends pas les armes. J’espère bien avoir l’occasion de jouer une victoire d’étape", a-t-il certifié.
"J'ai l'impression d'aborder cette dernière semaine avec plus de fraîcheur par rapport aux années précédentes. J'ai abordé la course dans de meilleures conditions, chaque jour je puise un peu moins dans mes réserves pour bien figurer", a-t-il détaillé.
Pinot trop diminué, Alaphilippe vise le doublé
A l’inverse, Thibaut Pinot continue de souffrir du dos. Le leader de l’équipe Groupama-FDJ, qui a lourdement chuté dès la première étape, a pour seule ambition d’en finir avec ce cauchemardesque Tour 2020 (actuellement 31e au général). Pinot s’est montré lui-même franchement pessimiste sur ses chances de retrouver le niveau nécessaire, lui qui rivalise avec les meilleurs grimpeurs du monde lorsqu'il est en pleine possession de ses moyens. "A moins d'un miracle, il y a très peu de chances que je pèse sur la course", a reconnu le Franc-Comtois.
Pour Julian Alaphilippe (actuel 40e), la problématique est différente. Le 5e du Tour 2019 peine à retrouver son niveau de l’an passé, mais il a déjà gagné une étape, la deuxième. La star de l’équipe Deceuninck-Quick Step a coché deux des trois prochaines étapes alpestres, la 16e vers Villard-de-Lans mardi puis la 18e arrivant à La Roche-sur-Foron jeudi après la montée du plateau des Glières. Mais Alaphilippe a également prévenu qu’il ne compte pas arriver "trop fatigué" à Paris, une semaine avant le championnat du monde.
Profiter des (rares) opportunités
Les autres coureurs tricolores auront eux aussi l’ambition de profiter de la moindre opportunité pour briller dans cette dernière semaine. Mais il leur faudra gagner une autre étape dans les quatre prochains jours puisque les deux dernières journées semblent hors de leur portée (contre-la-montre de La Planche des Belles Filles, sprint des Champs-Elysées) à moins d'une heureuse et hypothétique surprise. A entendre les différents responsables d'équipes, la recette est connue : prendre la bonne échappée, tenir et... conclure, ce qu'a fait Nans Peters (AG2R La Mondiale) dans les Pyrénées, lors de sa superbe victoire sur la 8e étape.
Enfin, Benoit Cosnefroy va tenter de résister le plus possible pour garder son maillot de meilleur grimpeur. Mais le coureur de l'équipe AG2R, qui n'est pas un pur grimpeur, devrait rapidement le perdre au profit des spécialistes, qui s'apprêtent à aborder les Alpes avec appétit. Ça tombe bien : les Français sont triple tenants du maillot à pois (Barguil en 2017, Alaphilippe en 2018 et Bardet en 2019).