Onze jours en jaune, cela marque une vie. Pour Pascal Lino, coéquipier de Richard Virenque chez RMO, la 3ème étape du Tour 1992 a changé sa vie. À la suite d’une longue échappée, le Sartrouvillois, 4ème de l’étape, avait récupéré le Maillot jaune.
"On part de Saint-Sébastien", se souvient Pascal Lino. "Je me glisse dans une échappée car notre leader (Charly Mottet) ne souhaite pas qu’on roule pour le Maillot jaune (Richard Virenque, son équipier), car il y a un contre-la-montre par équipes le lendemain. On a pris sept, huit minutes. À l’arrivée à Bordeaux, je fais 4ème, donc je suis très déçu sur le moment, parce que c’était surtout la victoire d’étape qui m’intéressait. Je m’étais dit, le Maillot, c’est bien, mais je vais peut-être le porter une journée, deux journée. Je ne pensais pas à ce moment-là le porter onze jours…"
Pascal Lino s'empare du Maillot jaune à l'issue de la 3ème étape du Tour 1992 :
Pascal Lino n’était pourtant pas voué à faire un résultat sur ce Tour de France 1992. Blessé au talon d’Achille en avril, il était arrivé avec peu de repères. Mais la fraîcheur, l’envie et l’énergie étaient là. "Je trouvais que je m’améliorais au fil des jours. Je marchais de mieux en mieux. Dans les bosses, je me sentais bien, sur le chrono aussi. J’avais un petit matelas. Je ne me suis jamais mis à rêver mais je savais que j’allais pouvoir faire un bon classement général. (…) On avait vraiment l’impression que les gens ne savaient pas trop jusqu’où je pouvais aller. Est-ce qu’il va s’effondrer ? Est-ce qu’il va être sur le podium ? D’ailleurs, je loupe le podium de pas grand-chose"
À l’arrivée à Paris, Pascal Lino avait terminé 5ème, à 14’37" du vainqueur Miguel Indurain, mais à 3’48" seulement de la 3ème place du podium, occupée par l’Italien Gianni Bugno.
"Aujourd’hui ça reste un super souvenir"
L’ancien coureur de RMO, soutenu tout du long de ses onze jours en jaune par le public français, regrette malgré tout la surmédiatisation du Tour, qui masque les résultats sur les autres courses. "On ne me parle que de ça au détriment du reste. On oublie souvent que j’ai gagné un Tour de l’avenir, une Coupe de France, que j’ai fait 5ème au général cette année-là. Mais je suis tout de même très fier d’avoir porté le Maillot jaune pendant onze jours. Aujourd’hui, ça reste un super souvenir."