Il n'a pas encore 23 ans, mais Tadej Pogacar s'apprête à entrer dans le club restreint des doubles vainqueurs du Tour de France. Avec plus de cinq minutes d'avance sur son dauphin Jonas Vingegaard, le coureur d'UAE est assuré, sauf accident, de franchir la ligne d'arrivée sur les Champs-Elysées en jaune au terme d'une Grande Boucle qu'il a outrageusement dominé, notamment en montagne. Et avec son appétit glouton de victoires (six étapes sur le Tour depuis l'an dernier, la prestigieuse classique Liège-Bastogne-Liège en avril), la suite du jeune prodige slovène pourrait être riches en succès.
"Il est prêt à gagner encore d'autres tours"
Mais qu'en pense le "Cannibale", Eddy Merckx, à qui Pogacar commence déjà à être comparé ? Interrogé par la RTBF, la légende belge décrit un "coureur d'exception", qui est "prêt à gagner encore d'autres Tours de France".
Mais pour le Français Bernard Thevenet, double vainqueur du Tour et ancien adversaire de Merckx, cette comparaison n'est pas pertinente. "C'est difficile de le comparer à lui, parce que Merckx a gagné partout", rappelle-t-il. "Il pouvait gagner Paris-Roubaix, gagner des étapes au sprint, en contre-la-montre, en montagne." Pour lui, "les coureurs sont devenus beaucoup moins polyvalents qu'il y a 40 ans".
"Il ne faut pas trop s'emballer"
Dominateur en montagne, à l'aise en contre-la-montre, doté d'une grande faculté de récupération, Taddej Pogacar n'est peut-être qu'à l'orée d'une immense carrière. Mais Bernard Thévenet ne veut pas s'enflammer. "Toutes les espérances sont permises pour lui", convient-il. Mais, ajoute-t-il aussitôt, "on vu il n'y a pas très longtemps un garçon comme Bernal, à qui on prédisait quatre ou cinq victoires d'affilée... Et finalement, jusque-là, il n'en a qu'une. Il ne faut pas trop s'emballer". Après sa victoire en 2019, le Colombien Egan Bernal avait en effet connu une grosse déception sur l'édition suivante, marquée par un abandon dans les Alpes, avant de retrouver la forme en remportant le dernier Tour d'Italie.
En tout cas, le palmarès de Pogacar impose déjà le respect, ou parfois des interrogations. A peine arrivé à Paris, il se rendra à Tokyo, où il visera l'or olympique samedi prochain.