Tour de France : pourquoi il ne faut pas rater la 11e étape, avec la double ascension du Ventoux
L'étape-reine du Tour de France 2021 a lieu mercredi, avec une double ascension du mythique Mont Ventoux. Les coureurs vont se frotter à l'incroyable difficulté du "Géant de Provence", l'un des cols les plus mythiques de la Grande Boucle. L'occasion pour le maillot jaune Tadej Pogacar d'étaler une nouvelle fois sa supériorité.
C'est la journée que tous les amateurs de cyclisme ont coché sur ce Tour de France 2021 . L'étape-reine de cette Grande Boucle a lieu mercredi, avec au programme le terrible Mont Ventoux. Pour fêter le retour du "Géant de Provence", que le peloton n'avait plus gravi depuis 2016, les organisateurs ont réservé une belle surprise (moins bonne pour les coureurs), avec une double ascension inédite. Le maillot jaune Tadej Pogacar, implacable depuis sa prise de pouvoir , pourrait avoir l'opportunité d'affirmer un peu plus sa supériorité et assommer un peu plus ses rivaux. Voici pourquoi il faut absolument regarder cette 11e étape.
Parce qu'une double ascension du Ventoux, c'est inédit (et terriblement dur)
Pour corser la difficulté de cette étape-clé, la double ascension est précédée du col de la Liquière, classé en première catégorie. Les coureurs vont ensuite rejoindre Sault et entamer la première montée jusqu'au sommet du Ventoux (22 km à 5,1%), à 1910 mètres d'altitude. "Lors de la première ascension, même si le début de la montée est plus doux, une équipe essaiera sûrement d'imposer un rythme pour éliminer des rivaux", anticipe Enric Mas, le coureur de la Movistar. Puis la course va dessiner une boucle pour aborder une seconde fois le Ventoux par le sud et le versant classique à partir de Bédoin (15,7 km à 8,8%). C'est là que les choses vont se corser, tant cette ascension met à rude épreuve les organismes. "Par Bédoin, c'est très difficile, souvent une fournaise", commente le Français Pierre Rolland. "Un exercice de survie", ajoute même Enric Mas. L'arrivée ne sera cependant pas jugée en altitude mais au village de Malaucène, après une descente de 22 kilomètres.
Parce qu'il y a toujours de grands moments au Ventoux
L'ascension du Ventoux recèle de moments de bravoures et de drames entrés dans la légende du Tour de France. En 1967, le Britannique Tom Simpson y a trouvé la mort, après un malaise provoqué par la chaleur, l'absence d'eau et une prise massive d'amphétamines. Pour lui rendre hommage, une stèle a même été installée entre le Chalet Reynard et le sommet. Moins tragique, le "Géant de Provence" a aussi été le théâtre de nombreux exploits sportifs.
En 2013, Chris Froome y avait crucifié Alberto Contador et Nairo Quintana pour s'offrir une victoire de prestige sur la route de son premier titre. Trois ans plus tard, le Britannique avait été le protagoniste d'une des images fortes de ces dernières années, quand il avait brisé son vélo en percutant une moto bloquée par la foule massée sur les pentes. Le maillot jaune avait alors dû courir sur quelques mètres, en attendant de recevoir un nouveau vélo, une scène aussi surréaliste que marquante. Raison de plus de ne pas manquer cette étape.
Parce qu'il reste de l'enjeu... derrière Pogacar
Ne surjouons pas le suspense de ce Tour de France : sauf catastrophe, comme une lourde chute, la première place semble promise à Tadej Pogacar. Le maillot jaune, qui a écrasé le contre-la-montre et les deux premières étapes de montagne, pourrait même s'offrir une victoire de prestige sur les pentes du Ventoux.
Sa supériorité est si éclatante qu'elle fait naître des suspicions parmi les observateurs, certains n'hésitant pas à dresser un comparatif avec les années Lance Armstrong. Le jeune Slovène, qui fait face à de nombreuses questions, a dit ne "savoir que faire pour prouver (s)on innocence". Derrière lui, il reste tout de même de l'enjeu pour le podium. L'Équatorien Richard Carapaz, le grimpeur d'Ineos, devrait par exemple avoir une belle carte à jouer pour remonter au classement général (il est 5e à 5 minutes 33 de Pogacar).
Parce qu'on espère une victoire française
Du côté des Français, seuls Guillaume Martin (Cofidis) et David Gaudu (Groupama-FDJ) sont dans le top 10, aux 9e et 10e place. Les deux grimpeurs ambitionnent forcément de remporter une victoire de prestige, mais en ont-ils les moyens ? Il leur faudra être très costaud pour succéder à Richard Virenque, le dernier Français vainqueur au Ventoux, en 2002.