Sensation à Edimbourg ! L'Écosse, flamboyante en première période et héroïque en défense en seconde, a mis un terme aux rêves de Grand Chelem de l'Angleterre dans le Tournoi des Six Nations en la dominant (25-13), samedi, pour la première fois depuis dix ans.
L'Irlande seule en lice. Voilà le XV du Chardon qui laisse l'Irlande seule en lice pour le Grand Chelem et même bien placée pour la victoire finale puisqu'elle compte en tête cinq points d'avance sur le XV de la Rose (14 pts contre 9 et 8 pour l'Ecosse), double tenant du titre à la recherche d'une inédite troisième couronne de rang. Les Écossais, humiliés à Cardiff en ouverture (7-34) peuvent eux-mêmes toujours croire au titre avant leur déplacement à Dublin lors de la prochaine journée, après ce premier succès face à leur grand rival depuis le 8 mars 2008 (15-9). Ils ont au passage donné quelques clés aux Français, prochains adversaires des Anglais (10 mars), qui ont à Murrayfield encaissé leur deuxième défaite seulement (en 26 rencontres) depuis l'arrivée d'Eddie Jones, début 2016.
Le réalisme écossais. D'abord tenir le ballon et faire preuve de réalisme en prenant de vitesse la défense agressive anglaise: le XV du Chardon a fait mouche à chaque attaque dans le sillage d'un duo Finn Russell-Huw Jones étincelant. L'ouvreur, passé à côté de son match contre la France lors de la précédente journée (32-26), a d'abord adressé un petit coup de pied rasant saisi par Jones dans l'en-but après un cafouillage de la défense anglaise. Il a ensuite adressé une magnifique passe sautée pour son centre, auteur d'une course de 60 mètres qui a abouti, après plusieurs temps de jeu, au deuxième essai, signé Sean Maitland (32).
13 pénalités concédées. Jones n'a, en revanche, laissé à personne le soin de conclure le troisième essai, après une course tranchante et malgré le retour d'Anthony Watson et Mike Brown (38). Menée 22 à 6, franchie à cinq reprises et affichant un taux famélique au plaquage (75%), l'Angleterre a atteint la pause sonnée et sans avoir eu la moindre occasion d'essai. Et la mise au point effectuée par son capitaine Dylan Hartley, avant le retour aux vestiaires, n'a pas eu l'effet escompté. Car si le XV de la Rose est rapidement revenu à la marque, par un essai d'Owen Farrell (44), il a ensuite affiché, pour espérer l'emporter, trop de carences. En terme de discipline principalement: 13 pénalités concédées, dont un carton jaune adressé à Sam Underhill (67) pour un déblayage idiot et inutile.