Tournoi des VI Nations féminin : pas de titre pour les Bleues, battues d'un fil par les Anglaises à Twickenham

Si le match avait duré ne serait-ce que cinq minutes supplémentaires, les Bleues auraient peut-être réussi à priver les Anglaises d'un cinquième Tournoi des VI Nations consécutif. Devant les 58.491 spectateurs de Twickenham, record d'affluence pour une rencontre de rugby féminin, le XV de France est passé à un cheveu d'une formidable remontée après une première période cauchemardesque au terme de laquelle elles accusaient pourtant 33 points de retard. Les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz s'inclinent finalement 38-33, mais ont su faire honneur à leur statut de deuxième meilleure équipe du Vieux-continent.

Cinq essais tricolores en seconde période

Dans cette "finale" pour le titre, opposant les deux seules équipes invaincues de la compétition, les Tricolores regretteront certainement ces 15 premières minutes de domination stérile au cours desquelles elles ont su investir le camp britannique, allant même jusqu'à manquer l'ouverture du score sur pénalité. Pendant ce temps, le rouleau compresseur adverse se mettait doucement, mais sûrement en état de marche. Après cette entame délicate, les joueuses de Simon Middleton ont ensuite déroulé leur rugby, mettant au supplice le XV de France sur chaque attaque. À la pause, le score est lourd : 33-0 pour les Anglaises face à des Françaises handicapées par deux cartons jaunes. 

Mais la seconde période fut celle du sursaut d'orgueil pour les Bleues. Avec cinq essais inscrits, elles ont bien failli revenir du diable-vauvert et ont su faire douter une formation britannique qui semblait pourtant intouchable. Si la talonneuse Lark Davies a rapidement répondu à l'essai de Gabrielle Vernier à la 56e minute, qui faisait déjà suite à celui d'Émilie Boulard (49e), les Françaises ont ensuite fait mouche à trois reprises par l'intermédiaire de Charlotte Escudero (66e), Emeline Gros (76e) et Cyrielle Banet (80e). De quoi échouer à seulement cinq petites unités des Anglaises qui confirment tant bien que mal leur suprématie sur la scène rugbystique féminine.

"C'est un match à la fois historique et frustrant. On a fait partie d'un match événement pour le rugby féminin donc on est hyper heureuses. Mais c'est frustrant d'avoir été dans le vide pendant une mi-temps, puis de lâcher les chevaux et montrer qui on est en deuxième. Il nous a manqué cinq, dix minutes, pour tenter de faire quelque chose d'incroyable", a réagi la centre Gabrielle Vernier. Et sa coéquipière Gaëlle Hermet de compléter : "C'est cet état d'esprit, cette solidarité qu'il faut relever en général. On a une force de groupe qui est en train de se créer, on se galvanise entre nous pour les prochaines échéances".