Les 40 Imoca engagés sur la 16e Transat Jacques-Vabre sont partis mardi du Havre en direction de la Martinique pour un périple en forme de sprint. La plus grande flotte d'Imoca jamais alignée sur un départ de course au large s'est élancée au coup de canon à 08h30 GMT, dans une belle lumière matinale, et ont mis le cap vers Fort-de-France.
40 monocoques du Vendée Globe sur la ligne
40 monocoques du Vendée Globe étaient sur la ligne, "un nombre jamais atteint", a rappelé lundi le directeur de la "Route du Café" Francis Le Goff, qui s'est activé toute la semaine avec l'organisation pour trouver cette nouvelle date. "On a des conditions météo qui vont être chouettes. Maintenant, place au sport: il va y avoir beaucoup de jeu et la flotte est exceptionnelle", a salué M. Le Goff.
Selon le météorologue de la course Christian Dumard, les duos de marins devaient partir dans un vent d'ouest "bien établi" à une trentaine de noeuds (55 km/h) et dans une mer maniable. Après le passage des tempêtes Ciaran et Domingos qui ont déchiré la façade atlantique la semaine dernière, les marins étaient donc impatients de prendre le large. "Il était temps. C'était long, cela fait presque 10 jours qu'on attendait de trouver un nouveau créneau pour partir", a commenté lundi auprès de l'AFP Yoann Richomme (Paprec Arkéa), qui s'est élancé avec un triple vainqueur de l'épreuve, le marin Yann Eliès.
"C'était pas forcément évident de s'occuper et de gérer l'attente, il y a eu des jours un peu mous car on était déjà en mer dans la tête. Mais là ça y est, on est en de retour en +mode course+ et hyper motivés", a-t-il ajouté.
"C'est toujours des moments un peu spéciaux pour des marins que d'attendre que les conditions soient réunies pour prendre le départ. On est tous ravis de partir, d'aller régater, de traverser l'Atlantique : ce n'est jamais anodin", a estimé Thomas Ruyant, tenant du titre en Imoca avec Morgan Lagravière. D'autant plus que les monocoques du Vendée Globe sont les derniers à partir. Plus rapides, les maxi-trimarans Ultim ont pu filer à la date prévue et les Class40 et Ocean Fifty ont fait escale à Lorient, d'où ils sont repartis lundi.
Parcours raccourci
Départ décalé oblige, les organisateurs ont raccourci le parcours pour permettre aux Imoca d'arriver plus rapidement en Martinique. Alors qu'ils devaient initialement faire un crochet par l'Atlantique Sud avec un passage par les îles brésiliennes de Sao Paulo et Sao Pedro, pour un périple de 5.400 milles nautiques (10.000 km), le tracé ressemble désormais à une route presque directe.
Après la sortie de la Manche, ils laisseront à tribord l'archipel des Açores pour tracer leur sillon vers Fort-de-France, soit 3.765 milles (6.000 km) à avaler, sans passage par le redouté pot au Noir. "J"aime bien ce format sprint vers la Martinique", a expliqué Thomas Ruyant. "Ce sera moins monotone stratégiquement, avec moins de contraintes", a-t-il dit.
"Cette course sera intéressante et se rapprochant d'une Route du Rhum (...) Alors que le parcours devait initialement durer 16 à 17 jours, les plus rapides en termineront en 11 à 12 jours. Le jeu va être ouvert et ce n'est pas pour me déplaire", a avancé Yoann Richomme.
Les premiers Imoca de la Transat Jacques-Vabre sont attendus en Martinique autour du 17 novembre. Pour la flotte, il s'agit de la dernière confrontation en double avant d'entamer une "année en solitaire" en vue du prochain Vendée Globe. Trois transatlantiques en solo sont prévues d'ici le 10 novembre 2024, date de départ de l'Everest des Mers, aux Sables-d'Olonne.