Un groupe d'études propose des solutions pour décarboner le football et le rugby

Selon ses travaux publiés jeudi, le groupe d'études Shift Project propose plusieurs solutions pour réduire des deux tiers l'empreinte carbone du football et du rugby d'ici à 2050.
Modifier les modes de transports, rénover les enceintes ou élargir les offres végétariennes dans les stades : le groupe d'études Shift Project propose plusieurs solutions pour réduire des deux tiers l'empreinte carbone du football et du rugby d'ici à 2050 selon ses travaux publiés jeudi.
2,2 millions de tonnes de CO2 en 2022
"Les pratiques de deux sports majeurs français cumulés ont produit 2,2 millions de tonnes de CO2 en 2022, l'équivalent de l'émission d'une ville comme Rennes", selon Jean-Noël Geist, coordinateur du Shift Project pour le sport. Dans le sport professionnel, les déplacements représentent à eux seuls 80% des émissions, 68% pour les spectateurs, 7% pour le déplacement des équipes et 5% pour les salariés, selon l'étude.
L'étude propose de développer les propositions de transports en commun pour arriver au stade et d'installer des bornes de recharge électrique sur leurs parking pour les particuliers. "La LFP met en place des choses", souligne le chef de projet Alan Lemoine. Dans sa Licence club, la Ligue de football professionnel accompagne la transition écologique du football français en récompensant les clubs vertueux. L'instance a précisé dans un communiqué publié mercredi que 25% des déplacements des équipes professionnels se font en train.
Train et covoiturage
L'usage du rail se heurte toutefois à des questions de sécurité, aux besoins de récupération des sportifs et à des questions d'organisation : il faudrait affréter des trains de nuit pour ramener des équipes. Côté rugby, la Ligue professionnelle (LNR) a mis en place cette saison une plateforme dédiée au covoiturage pour les supporters se rendant aux matches et met régulièrement en avant cette solution.
Pour réduire la consommation, les travaux se proposent d'agir sur plusieurs leviers comme la rénovation des enceintes ou la multiplication d'offres végétariennes dans les stades, pour jouer sur le méthane produit par les bovins. En jouant sur ces leviers, foot et rugby pourraient réduire leur bilan carbone de "68% d'ici à 2050, sans toucher à la façon dont sont organisées les compétitions", précise Lemoine.
1% des matchs internationaux, 37% des émissions de gaz à effets de serre du secteur
Mais il note que "la tendance est plutôt à l'amplification des compétitions". La Coupe du monde de football passe de 32 à 48 équipes pour l'édition 2026 et se tient dans trois vastes pays, le Mexique, les États-Unis et la Canada. Au rugby, des clubs sud-africains ont rejoint la Champions Cup européenne.
L'étude établit qu'1% des matches de foot internationaux représentent à eux seuls 37% des émissions de gaz à effets de serre du secteur. Le Shift Project oeuvre en faveur d'une économie libérée de la contrainte carbone. Son fondateur Jean-Marc Jancovici s'est fait connaître du grand public en publiant avec le dessinateur Christophe Blain la BD "Le monde sans fin" vendue à plus d'un million d'exemplaires.