Carlos Alcaraz, tenant du titre, s'est facilement qualifié lundi pour les quarts de finale de l'US Open, mais Alexander Zverev, au terme d'un match épique, a privé Jannik Sinner d'une revanche contre l'Espagnol de leur duel épique de 2022. Alcaraz, en quête d'un troisième titre du Grand Chelem, a nettement dominé l'Italien Matteo Arnaldi (61e) 6-3, 6-3, 6-4.
"Je suis content de l'intensité que j'ai mise du premier au dernier point, notamment en montant beaucoup au filet", a commenté l'Espagnol de 20 ans. N.1 mondial, il sait déjà qu'il rendra cette place à Novak Djokovic à l'issue du tournoi quels qu'en soient désormais les résultats.
"Le match le plus long de ma carrière à l'US Open"
Seul éventuel signe d'inquiétude, il a joué avec un énorme bandage à la cuisse gauche. Mais dans les faits, l'Espagnol n'a pas eu l'air de vraiment souffrir. "J'ai ressenti une petite douleur à la jambe gauche, mais rien de sérieux. Le bandage est une précaution", a-t-il affirmé.
Dans la nuit, il a dû se frotter les mains en voyant, ou en apprenant, la difficulté de son prochain adversaire à se qualifier. Car Zverev (12e) a mis 4h41 pour écarter 6-4, 3-6, 6-2, 4-6, 6-3 un Sinner (6e) pourtant handicapé par des douleurs aux cuisses dès le deuxième set.
"C'est le match le plus long de ma carrière à l'US Open... C'est pour ça que je vis, c'est ce que j'adore. L'an dernier, quand je ne pouvais pas jouer, c'est exactement ça qui m'a manqué: finir au milieu de la nuit, un match si long et difficile, devant le public du court Arthur-Ashe", a déclaré l'Allemand de 26 ans.
Il avait manqué le tournoi 2022 en raison d'une grave blessure à la cheville droite survenue en demi-finales à Roland-Garros face à Rafael Nadal. "Dans le quatrième set, je pensais être fini, mais j'ai retrouvé de l'énergie grâce au public", a-t-il avoué. Il n'y aura donc pas de revanche du mémorable quart de finale 2022, qui avait vu Sinner s'incliner en cinq sets face à Alcaraz.
Zverev aura-t-il récupéré de ce duel éreintant contre l'Italien au moment d'affronter l'un des joueurs les plus physiques de l'histoire? "Je suis là pour jouer. Je ne sais pas comment ça se terminera, mais je ferai de mon mieux", a-t-il promis.
Grosse intensité
De son côté, Andrey Rublev (8e) a fait quelques crises de colère avant de se qualifier pour son quatrième quart de finale de l'US Open en écartant le Britannique Jack Draper (123e) 6-3, 3-6, 6-3, 6-4. Il retrouvera pour une place en demi-finales son compatriote Daniil Medvedev (3e), lauréat en 2021, qui a écarté l'Australien Alex De Minaur (13e) 2-6, 6-4, 6-1, 6-2.
Dans le tableau féminin, la journée a été marquée par l'élimination de la Tunisienne Ons Jabeur (6e), finaliste l'an dernier, par la Chinoise Qinwen Zheng (23e) 6-2, 6-4. Malade depuis le début du tournoi, la Tunisienne de 29 ans avait souffert pour passer les trois premiers tours, mais cette fois elle a vraiment manqué de forces face à une adversaire trop solide.
La Chinoise (20 ans) jouera son premier quart de finale de Grand Chelem, contre la Bélarusse Aryna Sabalenka (2e). Celle-ci, déjà assurée de devenir N.1 mondiale à l'issue du tournoi, a éliminé facilement la Russe Daria Kasatkina (14e) 6-1, 6-3.
Le duel d'Américaines a été remporté par Madison Keys (17e), finaliste en 2017, aux dépens de Jessica Pegula (3e). Keys, qui n'avait plus dépassé les 8es de finale à Flushing Meadows depuis sa demie en 2018, a écarté Pegula 6-1, 6-3 en 1h01 et affrontera la Tchèque Marketa Vondrousova (9e) pour une place dans le dernier carré.
"Une amie"
"C'est toujours difficile de jouer contre une amie, mais nous l'avons fait toute notre vie. Quand on arrive sur le court, il n'est plus question que de boulot mais nous redevenons amies ensuite", a expliqué Keys (28 ans). De son côté, Vondrousova, lauréate surprise de Wimbledon en juillet mais qui n'avait jamais dépassé les huitièmes à l'US Open (atteints en 2018) a renversé l'Américaine Peyton Stearns (59e) 6-7 (3/7), 6-3, 6-2.
"Elle est très puissante et ça a été un match très difficile", a commenté Vondrousova qui, à 24 ans, ne s'attendait pas à arriver en quarts à New York car "après Wimbledon la pression était immense". Elle a depuis ajouté un tatouage sur son bras droit déjà bien décoré: 150723, soit la date de la finale remportée sur le gazon londonien.