Atari, le papa de Pong, c'est fini

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Johann Mise , modifié à
RÉTRO - L'un des dinosaures du jeu vidéo vient de déposer le bilan, lâché par son actionnaire.

L'actu. Premier actionnaire d'Atari, l'Américain BlueBay vient d'annoncer à la société française via un communiqué qu'il "ne pouvait plus continuer à la soutenir". Le créateur du mythique jeu vidéo Pong va donc déposer le bilan et c'est une page d'histoire vidéoludique qui se tourne. Retour sur une saga (geek).

Pong ou la naissance du jeu vidéo. Tout a commencé le 27 juin 1972, avec la création d'Atari aux États-Unis. Son fondateur, Nolan Bushnell, voulait inventer de nouvelles machines à sous, plus attrayantes. Ce sera le début de Pong, un jeu d'arcade dans lequel deux adversaires simulent une partie de Ping-Pong avec deux barrent qui bougent et une "balle" qui va d'un camp à l'autre. Viendra ensuite une manette pour jouer à Pong sur un téléviseur, rendant le jeu vidéo accessible à tous.

Racheté par la Warner. Devant les premiers problèmes de trésorerie d'Atari, Warner saisit en 1976 l'opportunité de racheter l'entreprise pour 28 millions de dollars (environ 20 millions d'euros). Ce n'est qu'en 1977 que sort l'Atari 2600, la première console de salon de la firme, accompagnée de neuf cartouches de jeu. Suivront les premiers micro-ordinateurs développés par Atari.

La "Commodore 64" fait mal. Mais la concurrence s'intensifie et malgré la sortie d'un nouveau modèle, l'Atari 5200, c'est la "Commodore 64" qui remporte le plus grand succès auprès des consommateurs. Cet ordinateur surpuissant pour l'époque propose des milliers de jeux dont les célèbres Bubble Bobble ou encore The Last Ninja. Warner revend alors ses parts en scindant les activités d'Atari en deux parties : Atari Game (les consoles) d'un côté et Atari Corp. (les micro-ordinateurs) de l'autre.

L'espoir de la première console portable. Atari Game cesse très rapidement ses activités et c'est la branche Corp. qui va donner naissance à la première console portable, la Lynx, en 1989. Malgré un potentiel indéniable, l'arrivée de la Nintendo Game Boy prive la Lynx du succès escompté. Celle-ci sera par ailleurs critiquée pour son manque de jeux de qualité et ses problèmes de batterie.

De repreneurs en repreneurs. Après avoir appartenu à plusieurs entreprises (JTS, un revendeur informatique puis Hasbro), c'est finalement la société française Infogramme qui va mettre la main à la poche pour reprendre Atari en 2003. Infogramme changera d'ailleurs de nom pour reprendre celui de l'entreprise au volcan (son logo). Mais ça ne suffit pas à relancer l'activité, moribonde.

Et maintenant ? Dans le communiqué annonçant son dépôt de bilan, Atari affirme avoir "cruellement manqué des moyens nécessaires au développement de son activité", et ce malgré "un résultat opérationnel courant positif en 2010/2011 et 2011/2012. En s'appuyant sur diverses opérations en cours, Atari et ses filiales vont "chercher à maximiser les produits de la vente dans le meilleur intérêt de la société et de tous ses actionnaires", selon le directeur général Jim Wilson. Dans les 90 à 120 jours qui viennent, les filiales espèrent avoir cédé la totalité des actifs, dont la célèbre marque Pong. L'objectif est d'engranger des liquidités pour effacer sa dette. Une fois de nouveau indépendante, la marque espère pouvoir créer de nouveaux jeux vidéo sur plateformes mobiles tout en continuant la vente des produits dérivés.

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