C'est un peu David contre Goliath. Pages and Pages, une chaîne de librairies indépendantes d'Australie, a décidé de s'attaquer à Amazon. Depuis le 19 avril, le libraire propose à ses clients de se débarrasser de leur Kindle, la liseuse électronique du géant américain. En échange, si le client choisit d'acheter la liseuse vendue par les magasins de la marque australienne, il recevra un bon d'achat de 50 dollars australiens (environ 40 euros).
"On ne va pas attendre sagement qu'Amazon vole nos clients et vole leurs choix de lectures !". Ces mots sortent de la bouche de Jon Page, directeur général de Pages & Pages. "Avec cette campagne, nous voulons que les gens comprennent ce que fait Amazon et qu'ils puissent faire un choix éclairé", affirme le patron de la chaîne de librairies indépendantes, qui se défend d'être un opposant à la lecture numérique.
"C'est une entreprise qui se livre à un comportement anticoncurrentiel, ne paie pas d'impôt en Australie et trompe les lecteurs avec des dispositifs restrictifs et de fausses critiques de livres", accuse celui qui est également le président de l'association des libraires australiens.
Jon Page regrette en fait que le Kindle soit devenu le lecteur d'ebooks par défaut. "La plupart des lecteurs ne comprennent pas qu'il s'agit d'un produit Amazon et qu'il y a de meilleurs lecteurs d'ebooks sur le marché", argue-t-il. Comme par exemple le BeBook Touch, liseuse maison de Pages & Pages. Ce modèle permet de lire tous les formats d'ebooks, tandis que la liseuse d'Amazon n'est compatible qu'avec les livres électroniques vendus par le géant du commerce en ligne. Détail non négligeable, le BeBook est commercialisé 179 dollars australiens (environ 142 euros), tandis que le modèle équivalent de Kindle est affiché à seulement 69 dollars (soit 53 euros) par Amazon.
La mission qu s'est assignée Pages & Pages est loin d'être gagnée : Amazon représente actuellement 65% du marché de l'ebook en Australie et 75% des liseuses vendues sur l'île de l'hémisphère Sud sont des Kindle.
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