Les nostalgiques de Megaupload, fermé début 2012, n’attendaient que cela. Le fondateur de ce très polémique site Internet de partage de contenus, Kim Schmitz, a officiellement lancé samedi une nouvelle plate-forme d’hébergement de données, baptisée Mega.
Alors que Megaupload a été fermé par la justice américaine, Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, a pris les devants concernant son nouveau site : "Sur le plan légal, on ne peut rien faire pour nous obliger à fermer, ce site a autant le droit d'exister que Dropbox, Boxnet et d'autres concurrents dans ce domaine", a-t-il déclaré, faisant référence à des sites de partage de fichiers.
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Ce lancement, qui intervient un an jour pour jour après l’arrestation de Kim Schmitz par la police néo-zélandaise, est scruté par toute la planète Web, et pas seulement pas les amateurs de piratage. Mais que vont trouver les internautes sur cette nouvelle plate-forme ? On l’ignore encore et la principale question, la possible présence de contenus piratés, est scrupuleusement éludée par Kim Schmitz, alias Kim Dotcom.
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CE QU’ON SAIT DÉJÀ
• Un site hébergé en Nouvelle-Zélande. Le nom du site sera mega.co.nz., ce qui permettra d’éviter de s’exposer aux sanctions de l’Etat américain, qui a la main sur tous les sites en .com. Or les Américains sont plus que remontés vis-à-vis de Kim Schmitz, dont ils réclament l’extradition pour le juger.
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• Une version gratuite, plusieurs offres payantes. La formule gratuite donnera accès à un espace de stockage en ligne de 50 Go. Les formules payantes permettront d’obtenir plus d’espace mais aussi une bande passante revue à la hausse, c’est-à-dire une meilleure vitesse de téléchargement. Trois forfaits seront proposés (9,99 ; 19,99 ou 29,99 euros par mois).
• Une (vraie) nouveauté : le cryptage des données. C’est la trouvaille pour éviter d’être accusé de favoriser le piratage d’œuvres culturelles : tout fichier mis en ligne sera crypté, si bien que même les équipes du site Mega ne pourront connaître la nature des fichiers qu’elles hébergent et donc se voir accusées de complicité. Dans le détail, chaque utilisateur recevra lors de son inscription une clé RSA de 2048 bits, un code de cryptage sophistiqué. Sans cette clé, impossible d’ouvrir les fichiers stockés.
• Des serveurs dans des pays accommodants. Si Megaupload a été si rapidement fermé début 2012, c’est parce que la majorité des serveurs informatiques qu’il utilisait étaient localisés aux Etats-Unis, pays parti en guerre contre le piratage. Cette fois-ci, les serveurs seront installés dans des pays moins belliqueux et chaque contenu devrait être dupliqué pour éviter une perte définitive des données si un des pays hôtes décide de fermer ce service.
• Des transferts et une gestion améliorés. L’abonné aura la possibilité de gérer six transferts en même temps mais aussi de moduler la vitesse maximum de transfert de ses propres fichiers. L'interface de gestion des fichiers stockés a également été améliorée.
CE QU’ON IGNORE ENCORE
• Que va-t-on trouver sur ce site ? Comme pour Megaupload, tout dépendra de ce que les utilisateurs y stockeront. Au début, on ne devrait donc pas y trouver beaucoup de données et ces dernières ne seront accessibles aux internautes que s’ils disposent des clés de sécurité qu’aura obtenu l’utilisateur qui a mis le fichier en ligne.
• Va-t-on retrouver les données perdues chez Megaupload ? C’est LA question que se posent tous les utilisateurs légaux de l’ancien site. "Nos avocats disent que nous ne pouvons pas pour l'instant. Nous travaillons dessus", aurait expliqué Kim Schmitz, cité par le site spécialisé Generation NT.
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• Un accès mobile ? A l’heure où l’Internet mobile se généralise, on ignore encore si le nouveau Megaupload sera compatible avec les tablettes et autres iPhones.