Un site marchand (presque) comme les autres. Instagram est au départ un réseau social qui permet de personnaliser, publier et partager des photos prises avec son smartphone (Android ou iPhone). Mais certains utilisateurs américains ont eu l'idée de surfer sur son succès - 150 millions d'inscrits dans le monde - pour vendre toutes sortes d'objets, dont des armes à feu. Une pratique pointée du doigt par un sénateur américain, qui demande des comptes mercredi à Instagram et à sa maison-mère Facebook.
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Une photo = une annonce. Comment vendre un fusil ou un revolver sur Instagram ? Il suffit de poster une photo de l'arme en question sur le réseau social, puis de laisser un message, en légende du cliché, fixant un prix. L'internaute intéressé pourra alors entrer directement en contact avec le vendeur pour réaliser la transaction. Un mot-clé (ou hashtag) a même été créé, #Gunforsale (arme à vendre en anglais), pour retrouver toutes les armes en vente sur Instagram. Lorsqu'on tape ce hashtag, ce sont plus de 130 photos qui sont référencées.
Mais c'est vraiment illégal ? Il n'est pas illégal sur le principe de vendre des armes aux États-Unis, dans des boutiques comme en ligne. Les petites annonces de ventes d'armes à feu sont d'ailleurs légion au sein des journaux "papiers", comme le rappelle le site spécialisé The Verge. Et des annonces similaires se retrouvent sur Facebook ou sur Twitter, réutilisant les mêmes principes. Mais le vendeur et l'acheteur doivent respecter la loi de leurs États respectifs qui fixe quelques restrictions. Et "il n'existe aucune loi fédérale interdisant la vente d'armes à feu sur Internet, et la disponibilité instantanée des armes à feu grâce aux applications sociales offre encore une nouvelle possibilité aux vendeurs non autorisés de transférer des armes anonymement et sans vérification des antécédents de l'acheteur", s'inquiète Allison Price, porte-parole du ministère de la Justice.
Un sénateur américain veut encadrer la pratique. Devant ce phénomène, "j'écris cette lettre pour demande à Instagram d'interdire la vente d'armes à feu et que [l'application] s'aligne sur les politiques d'autres sites marchands comme Craigslist et eBay", répond le sénateur démocrate Ed Markey. Car contrairement à ces autres portails de vente en ligne, l'utilisateur n'est pas tenu de décliner son identité sur Instagram. Et c'est là la porte ouverte à toutes les dérives.