Après le tollé provoqué par les révélations sur son logiciel permettant à ces chauffeurs d'éviter les autorités aux Etats-Unis, Uber réagit... Le service de VTC a annoncé jeudi dans un communiqué qu'il allait stopper l'utilisation de ce programme.
Un logiciel aux usages troubles
Révélé par le New York Times, ce logiciel baptisé Greyball est au centre de plusieurs expérimentations menées par le service américain. Dans son billet de blog, Uber explique en effet que ce dernier lui permettait de montrer différentes versions de son logiciel à ses chauffeurs. Il a donc été utilisé pour "tester de nouvelles fonctionnalités auprès de certains conducteurs, faire des promotions, lutter contre la fraude, protéger les partenaires de la société contre les attaques ou encore détecter les usagers violant les conditions d'utilisation de la plateforme". Mais, c'est un autre de ces usages qui a fait grand bruit.
Le logiciel était en effet aussi utilisé par certains pour éviter les autorités locales. Un usage auquel Uber a mis fin. "Nous avons entamé un examen des différentes manières dont cette technologie a été utilisée jusqu'à présent. En outre, nous interdisons expressément à l'avenir son utilisation pour cibler des actions des régulateurs locaux", a indiqué Joe Sullivan, responsable des questions de sécurité chez Uber. Ce dernier précise également que la société a reçu "plusieurs demandes d'informations" de la part des autorités et s'attachera à y répondre "dès que son enquête sera terminée".
Uber au centre des polémiques
Depuis quelques semaines, Uber est au cœur de plusieurs affaires embarrassantes. Début février, juste après la mise en place par Donald Trump d'un décret anti-immigration aux Etats-Unis, le fondateur et CEO de l'entreprise, Travis Kalanick était tombé sous le feu des critiques pour sa présence au conseil économique du président américain. Le hashtag #DeleteUber avait alors fait son apparition sur les réseaux sociaux poussant près de 200.000 utilisateurs à supprimer leurs comptes selon un décompte du New York Times. Pour faire face au nombre très important de demandes, Uber avait même été obligé d’automatiser le processus de suppression de compte. Quelques heures après le début de la polémique et afin de calmer les esprits, le fondateur de la société avait annoncé son départ du conseil économique de Donald Trump.
Mais Uber a également été vivement critiqué pour son sexisme. Une ancienne ingénieure de l'entreprise, Susan Fowler, a en effet dénoncé mi-février les luttes de pouvoir interne et le sexisme généralisé. Après avoir passé "une année très étrange" au sein du service de VTC, elle racontait comment l’entreprise avait fermé les yeux sur le harcèlement sexuel dont elle était victime de la part d’un supérieur, rendu intouchable par sa "performance élevée". Un témoignage qui avait là encore provoqué d’importantes protestations sur les réseaux sociaux.
Et les "casseroles" de l'entreprise ne s’arrêtent pas là. Uber est également accusé de vol de technologies par Waymo, la filiale d'Alphabet (Google) spécialisée dans les véhicules autonomes. Pour tenter d'éteindre l'incendie qui vise également Travis Kalanick, le CEO de l’entreprise, ce dernier a annoncé lundi sur les réseaux sociaux qu'il allait recruter un COO (Chief Operation Officer) pour "l'aider à écrire un nouveau chapitre de l'histoire" d'Uber.