Déploiement de la 5G : pour le président de la Fédération française des télécoms, "un certain nombre de points restent à clarifier"

Le prix minimal que paieront les opérateurs pour obtenir les fréquences utilisées dans le déploiement de la 5G sera de 2,17 milliards d'euros. 6:47
  • Copié
Antoine Terrel , modifié à
Invité dimanche d'Europe 1, Arthur Dreyfuss est revenu sur la décision du gouvernement de fixer un prix minimal de 2,17 milliards d'euros pour que les opérateurs puissent obtenir les fréquences utilisées dans le déploiement de la 5G. 
INTERVIEW

La secrétaire d'État auprès du ministère de l'Économie et des Finances Agnès Pannier-Runacher qualifie le montant de "raisonnable". Dimanche, sur le site internet des Échos, la membre du gouvernement a annoncé que le prix minimal que paieront les opérateurs pour obtenir les fréquences utilisées dans le déploiement de la 5G sera de 2,17 milliards d'euros. Un prix qui reste toutefois trop élevé pour Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms, invité d'Europe 1, et qui réclame notamment des clarifications sur la question des équipementiers. 

Concrètement, les quatre opérateurs disposant d'un réseau en propre, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, débourseront dans un premier temps 350 millions d'euros chacun pour bénéficier d'un premier bloc de 50 mégaHertz (MHz) de fréquences, soit une première rentrée de 1,4 milliard d'euros pour l'État. Dans un second temps, le reste des fréquences disponibles seront mises aux enchères entre les quatre prétendants, pour un montant minimal de 70 millions d'euros par bloc de 10 MHz, pour un total de 110 MHz disponible. "Le processus est construit de telle sorte que les quatre opérateurs, s'ils candidatent, sont certains d'avoir un minimum de fréquence", confirme Arthur Dreyfuss. 

"Nous sommes inquiets à la veille du lancement des enchères" 

Les prix annoncés par Agnès Pannier-Runacher sont-ils "raisonnables" ? "Pas vraiment", répond le président de la Fédération française des télécoms, selon qui "nous sommes rentrés dans un processus un peu incohérent, voir déraisonnable". Et de développer : "incohérent car ce n'est pas vraiment en ligne avec tout ce qui avait pu nous être annoncé", et "déraisonnable parce que nous sommes dans une équation où, pour la première fois, nous n'avons jamais eu autant d'obligations, de déploiement en cours pour la 4G et la Fibre, demain sur la 5G, avec un prix de démarrage d'enchères aussi élevé". 

"Autant nous sommes très satisfaits que le processus avance, autant nous sommes un petit peu inquiets à la veille du lancement de ces enchères", poursuit Arthur Dreyfuss, pour qui "un certain nombre de points restent à clarifier, notamment sur le sujet des équipementiers". Sur ce sujet, "nous avons un besoin impérieux de clarification", estime-t-il, dénonçant "un grand flou autour du choix que nous pourrons faire en matière d'équipementier".

Citant le cas du constructeur chinois Huawei, contre lequel le président américain Donald Trump avait pris des sanctions économiques, Arthur Dreyfuss explique que "si demain, un équipementier était amené à être interdit sur le territoire, nous prendrions encore plus de retard". Aussi, "nous demandons au gouvernement et aux régulateurs de clarifier ce sujet avant le lancement des enchères", conclut-il.