À partir du jeudi 1er avril, sur tous les sites internet français, les règles changent concernant l'utilisation des cookies dans la publicité ciblée. Désormais, chaque internaute va pouvoir choisir, plus clairement que jusqu'à présent, si oui ou non il accepte l'activation de ces fameux traceurs, qui permettent à certains sites de suivre et d'enregistrer l'activité de leur audience. Cette nouvelle réglementation a été imposée par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), le gendarme français du numérique.
Lorsqu'il se rendra sur un site muni de cookies, l'internaute verra toujours une petite fenêtre s'ouvrir, lui demandant d'accepter l'utilisation des traceurs, notamment pour l'identifier, le géolocaliser, ou encore, dans le cas d'un site marchand, conserver son panier de commandes jusqu'au paiement. Jusqu'à présent, l'utilisateur avait souvent tendance à cliquer automatiquement sur le bouton "j'accepte". Mais désormais, devra apparaître sur cette fenêtre un second bouton, tout aussi gros, lui permettant de refuser clairement l'utilisation des cookies spécifiquement destinés au traçage publicitaire. En clair, poursuivre la navigation sur le site, sans avoir donné son aval de manière explicite, n'aura plus valeur d'accord tacite pour l'installation de cette catégorie de traceurs, ce qui était le cas jusqu'à présent.
"Il s'agit d'un tournant sur la reprise en main par l'internaute du contrôle de ses données"
Le but de la législation est de redonner le contrôle à l'internaute de ses données. Qu'il choisisse ou non d'accepter d'être tracé, cette décision ne sera plus prise dans son dos. "Avant, les internautes poursuivaient leur navigation, sans faire attention au bandeau qui leur indiquait que cette poursuite valait consentement. Là, il faut qu'ils agissent, car s'ils ne font rien, aucun traceur n'est déposé. Il s'agit d'un tournant sur la reprise en main par l'internaute du contrôle de ses données", explique auprès d'Europe 1 Clémence Scottez, la cheffe du service des Affaires économiques de la CNIL.
Les entreprises vont donc être obligées d'être plus transparentes, de convaincre l'internaute de leur laisser stocker ses habitudes de navigation. D'autant que l'amende de la CNIL, qui vérifiera en ligne si les sites suivent la nouvelle réglementation, peut aller jusqu'à 4% du chiffre d'affaires.