Course engagée avec les États-Unis et la Chine. L'Union européenne entend devenir le leader mondial en matière d'intelligence artificielle : mission dont la stratégie sera présentée, mercredi, par la commission européenne. Car si les GAFA veulent prendre un coup d'avance, l'Europe, elle, pense avoir un coup à jouer, estimant que la matière première du future, ce sont les données.
Ici, il ne s'agit pas uniquement de données personnelles - dont Google et Facebook tirent profit, aujourd'hui -, mais les données produites par toutes les activités humaines. Des activités qui vont nourrir les algorithmes des futurs objets ou voitures connectées.
"Marché européen de la donnée"
"Nous allons avoir l'avènement d'un nombre de plus en plus important de nos données", explique le commissaire européen Thierry Breton, au micro d'Europe 1. "La gestion des flottes des moyens de transport, la gestion d'un hôpital, l'automatisation plus poussée des chaînes robotiques au sein des usines... Tous ces éléments vont nous permettre de générer beaucoup de données". Des données qui ont de la valeur à partir du moment où on sait les exploiter, ajoute le commissaire européen.
Dans cette bataille de l'intelligence artificielle, l'Europe part avec un avantage non négligeable : elle reste la première puissance industrielle au monde. Ses secteurs publics sont bien organisés et ses données économiques sont de meilleure qualité qu'ailleurs.
C'est pourquoi Bruxelles veut créer le "Marché européen de la donnée", afin de mettre en place un cadre permettant de faciliter la collecte et l'exploitation de ces informations, mais aussi de préserver l'éthique et la vie priée.
Pour le développement d'un telle industrie, l'Europe va cependant devoir s'entourer d'acteurs économiques solides. Celle-ci veut les pousser à investir 2 ou 3 milliards d'euros, afin de mettre au point les serveurs qui permettront le traitement de ces données.