Facebook s'est retrouvé empêtré jeudi dans une nouvelle polémique après que le New York Times a accusé le premier réseau social au monde d'avoir orchestré une campagne de dénigrement contre ses détracteurs, y compris le milliardaire-philantrope George Soros.
Selon le quotidien, Facebook aurait orchestré cette campagne afin de détourner l'attention du scandale autour de l'ingérence russe avant les élections américaines de 2016. D'après le NYT, le groupe aurait demandé à Definers, une société de relations publiques, de mener une campagne pour discréditer les critiques du groupe, en suggérant des liens entre ces critiques et George Soros. Le milliardaire est l'une des bêtes noires des leaders populistes dans le monde. Plus récemment, il a été pris pour cible par le président américain Donald Trump lui-même.
Facebook conteste les informations du journal. Facebook s'est défendu jeudi dans un communiqué. Le NYT "a tort de suggérer que nous ayons jamais demandé à Definers de payer pour, ou d'écrire des articles pour le compte de Facebook, ou de répandre de fausses informations", écrit le réseau social.
Si Facebook dément toute orchestration d'une telle campagne, le géant de l'internet n'en a pas moins "rompu son contrat" mardi soir avec cette société proche du parti républicain. Definers a bien "encouragé des journalistes" à se pencher sur le financement d'une campagne anti-Facebook, mais "suggérer que (cette action de la société) relevait d'une attaque antisémite est répréhensible et faux", ajoute le groupe dirigé par Mark Zuckerberg, lui-même de confession juive.
La fondation de Soros demande une enquête. La George Soros Open Society Foundation n'a pas été convaincue et a publié dans la foulée une lettre ouverte au ton cinglant dans laquelle elle réclame que Facebook lance une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur cette affaire. "Nous enjoignons Facebook d'arrêter d'utiliser les méthodes inspirées par celles des ennemis de la démocratie à travers le monde", écrit Patrick Gaspard, le président de la fondation.
"Facebook devrait lancer une enquête indépendante sur ce qui s'est passé et publier un rapport complet révélant les techniques utilisées dans leurs efforts pour dénigrer les militants et George Soros", écrit-il encore, estimant "qu'un réseau social de premier ordre n'a pas seulement hébergé des campagnes de désinformation, mais il en a orchestré et les a promues".