Facebook a affirmé lundi ne pas être "au courant" d'un éventuel accès frauduleux aux données personnelles de ses utilisateurs et de leurs "amis" par les fabricants de téléphones portables il y a plusieurs années.
Le réseau social a également dit "être en désaccord" avec les conclusions du quotidien New York Times, selon qui les fabricants auraient pu avoir accès aux données personnelles des utilisateurs sans obtenir leur consentement en installant une interface Facebook sur leur smartphone.
Ces transferts auraient pu avoir lieu après l'accord passé en 2011 entre Facebook et la Commission fédérale du commerce (FTC) afin de mieux protéger les données de ses utilisateurs qui ne pouvaient être transférées qu'avec leur consentement explicite.
L'ombre du scandale Cambridge Analytica. Le réseau social est empêtré depuis plusieurs mois dans le scandale Cambridge Analytica. Cette société britannique est accusée d'avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs à des fins politiques, notamment pour faire gagner le Brexit en Grande-Bretagne et Donald Trump à la présidentielle américaine.
Dans un communiqué, Facebook a rappelé qu'avant la création d'une application standardisée, une soixantaine de fabricants de téléphone comme Amazon, Apple, Blackberry, HTC, Microsoft et Samsung avaient collaboré avec Facebook pour adapter une interface de la plateforme sur leurs appareils.
Facebook assure que les utilisateurs avaient le contrôle. "Nous les avons contrôlées depuis le début", a assuré Ime Archibong, vice-président des partenariats produits, soulignant que "les partenaires ne pouvaient pas intégrer les données des utilisateurs sans leur permission". "Les informations sur les amis, comme des photos, n'étaient accessibles sur les appareils que si les gens prenaient la décision de partager ces informations avec leurs amis", a-t-il ajouté, avant de certifier : "nous ne sommes pas au courant d'abus de la part de ces sociétés".
Mais selon le Times, ces permissions d'utilisateurs n'étaient pas toujours explicites, comme stipulé par le décret de la FTC de 2011. De plus, les recherches faites par le quotidien ont montré que certains fabricants "pouvaient récupérer des informations personnelles, même provenant d'amis d'utilisateurs qui pensaient avoir bloqué les partages".
Facebook a rappelé dans son communiqué avoir annoncé en avril la fin de ses collaborations pour les interfaces, en raison de la popularité des "app stores", les boutiques en ligne d'applications.