Au grand dam des nostalgiques, une page d'internet se tourne avec la fin programmée d'AOL Instant Messenger (AIM), pionnière des messageries instantanées il y a 20 ans mais largement détrônée depuis par les SMS, les réseaux sociaux et des dizaines d'autres services similaires. "Nous avons pris la décision d'arrêter AIM au 15 décembre 2017", a annoncé vendredi Michael Albers, un des responsables de Oath, entité qui regroupe AOL et Yahoo au sein du géant américain des télécoms Verizon.
Lancée en 1997, AIM a "entraîné un changement de culture mais la façon dont nous communiquons les uns avec les autres a profondément évolué", a-t-il noté vendredi dans un texte publié sur internet, où il multiplie les références nostalgiques. "Si vous étiez un enfant des années 1990, il y a de fortes chances qu'AIM ait pris, à un moment donné, une place énorme dans votre vie", a souligné Michael Albers, rappelant une époque où il fallait lutter "pour accéder à l'ordinateur familial et pouvoir chatter avec (ses) amis".
Quelques millions d'utilisateurs. AOL ("America online") était à l'époque le plus gros fournisseur d'accès internet aux Etats-Unis et des séries comme Sex and the City ou un film comme Vous avez un message (1998) ont contribué à populariser la marque. Verizon l'a rachetée en 2015, puis a acquis cette année Yahoo, autre entreprise emblématique des débuts d'internet. Autre pionnier des messageries instantanées, MSN Messenger s'est arrêté il y a trois ans au moment où son créateur Microsoft avait racheté le suédois Skype
Selon le magazine spécialisé TechCrunch (qui fait aussi partie de Oath), AIM n'avait plus que quelques millions d'utilisateurs au printemps, quand WhatsApp ou Messenger en revendiquent plus d'un milliard. Les internautes disposent aujourd'hui de toute une batterie de services de messageries instantanées (WeChat, Line, Telegram, Google Allo, GroupMe ....) qui permettent pour la plupart de passer aussi des appels vocaux et vidéo gratuitement par internet.