Vous souhaitez déconnecter pour la rentrée ? Apple proposera dans la prochaine mise à jour majeure d'iOS, iOS 12, le système d'exploitation de l'iPhone et de l'iPad (qui devrait être disponible autour du 20 septembre), un outil baptisé "Temps d'écran". Il permet de suivre en temps réel l'utilisation de son smartphone ou de sa tablette, d'obtenir des statistiques sur le nombre de notifications reçues chaque jour ou encore sur le nombre d'activation, c'est à dire le nombre de fois où l'on allume et éteint son smartphone pour savoir si l'on a des notifications ou pour regarder l'heure. Avant la sortie d'iOS 12, Europe 1 a passé tout l'été à utiliser cette fonction. Facilite-t-elle vraiment la déconnexion ? Est-ce efficace ? Verdict.
Une prise de conscience
Apple a intégré la fonction "Temps d'écran" dans les réglages de l'iPhone. Par défaut, une fois rentré dans la page consacrée à ces statistiques, l'iPhone présente le temps passé sur son iPhone ou son iPad depuis le début de la journée. Une tendance, sur la hausse ou la baisse de l'usage par rapport à la moyenne des jours précédents, est également affichée. Enfin, la répartition du temps passé entre les différents types d'application (réseaux sociaux, productivité, jeux...) est indiquée. Ce premier affichage est l'occasion d'une prise de conscience sur le temps passé sur son smartphone. Dans mon cas, mon smartphone est l'un de mes principaux outils de travail, je suis donc conscient de l'utiliser bien plus que la moyenne (deux heures par jour environ en France).
Malgré cela, j'étais loin d'imaginer passer autant de temps sur mon smartphone. Durant les premiers jours, "Temps d'écran" m'indique que je l'utilise entre 4 et 5 heures par jour, avec un pic à 7 heures un lundi. Dans la journée, mon usage débute vers 4 heures, à l’heure où sonne mon réveil. Il connait un pic en début de matinée et en début d’après-midi. Globalement, ce sont les réseaux sociaux - Twitter principalement - qui sont les plus consommateurs en temps. En une semaine, j’ai passé 7h43 sur l’application du réseau social, d’après l’iPhone.
Après une semaine d’utilisation de la fonction, et comme elle le fait tous les sept jours, un rapport détaillé est envoyé via une notification. A partir de là, il est possible de limiter le temps maximal d’usage de chaque application en une journée. Une fois cette durée dépassée, l’application est bloquée et ne peut plus être ouverte jusqu’au lendemain.
La pédagogie, plutôt que la contrainte
De mon côté, plutôt que la contrainte, j’ai opté pour le raisonnement en essayant de faire plus attention et en consultant chaque jour mes statistiques d’usage. Mon objectif : les faire baisser. Cette décision demande de faire attention et de se raisonner, mais elle incite à diminuer assez rapidement ses "activations", c’est à dire les moments où l’on allume et éteint l’écran de son smartphone pour regarder l’heure, réaliser une action ou simplement vérifier si l’on a des notifications.
Au début de ce test, je pouvais activer mon iPhone jusqu’à 25 fois par heure, soit toutes les deux minutes. Après un peu plus d’un mois, mon téléphone est désormais activé six fois par heure, soit une fois toutes les dix minutes. Pour y arriver, je me suis responsabilisé sur mes usages, en me forçant à moins vérifier mes notifications. J’ai aussi profité des options proposées pour mettre en silencieux les notifications de certaines applications afin d’éviter que l’écran de l’iPhone ne s’allume pour rien.
Pour faciliter ce travail, Apple liste également les applications qui envoient des notifications en fonction du nombre d’alertes qu’elles envoient chaque jour. L’occasion de découvrir que Messenger, le service de messagerie instantanée de Facebook, m’envoie jusqu’à 400 notifications en une journée. WhatsApp, lui, est à plus de 90. C’est sans compter les alertes des applications de médias pour se tenir au courant de l’actualité. Il est ensuite possible de demander à ce que certaines notifications soient envoyées en silencieux ou que d'autres soient même annulées, autrement-dit que certaines applications n'aient plus le droit d'envoyer de notifications.
Un bilan (largement) positif
Après deux mois d'usage, le bilan des fonctions de bien être numérique est étonnamment positif. Malgré mes attentes limitées sur cette fonction, elles provoquent une véritable prise de conscience qui pousse à modifier ses usages. Si la prise de conscience ne suffit pas, la possibilité de fixer des limites d'usages précises permet de "s'obliger" à moins utiliser son smartphone et les applications qui sont installées dessus. Reste à savoir si je tiendrai ces bonnes résolutions dans le temps et au-delà de ce test.
La tendance du bien-être numérique. Apple n’est pas le seul à ajouter de telles fonctions à ses smartphones, Google fait de même dans la nouvelle version de son système d’exploitation, Android 9.0 Pie (lire notre article ici), disponible depuis quelques jours. Les statistiques sont présentes dans les réglages. Facebook, Instagram et YouTube ont également ajouté de telles fonctions à leurs applications. Dans le cas d’Instagram, les utilisateurs peuvent retrouver leurs données d’utilisation dans l’onglet "Votre activité" des réglages de leur application. Reste que les entreprises du numérique n’ajoutent pas ces fonctions par pur soucis du bonheur des utilisateurs. Cela doit permettre d’éviter de se lasser et donc de rester utilisateur sur le long terme.