La féminisation des métiers de la tech ne progresse pas voire recule, selon les indicateurs rassemblés par une étude du cabinet Global Contact remise mercredi au secrétaire d'État chargé du numérique, Cédric O.
"Il n'y a pas de fatalité et nous devons, entreprises et gouvernement, agir pour inverser la tendance dans les prochaines années", a déclaré le secrétaire d'État, cité dans un communiqué de Global Contact. Le gouvernement entend agir notamment avec une loi sur "l'émancipation économique des femmes" qui sera présentée en 2020, a précisé Cédric O.
Chute du nombre de femmes dans les cycles courts
Selon les chiffres de l'étude baptisée "Gender Scan", le nombre de femmes diplômées de la tech (enseignement supérieur, numérique et ingénierie) a baissé de 6% en France, passant de 35.746 à 33.709 entre 2013 et 2017. La diminution provient "de la chute de la proportion de femmes dans les cycles courts (...) et la stagnation ou la légère diminution observées au niveau des maîtrises", selon l'étude.
Sur la seule branche du numérique, le nombre de femmes diplômées baisse de 2%, passant de 4.067 diplômées en 2013 à 3.892 en 2017. Ces évolutions sont à rebours de celles constatées dans l'Union européenne, où les effectifs de femmes diplômées progressent de 2% dans la tech, et de 23% dans le numérique.
En revanche, la satisfaction des femmes dans la tech est "au plus haut"
La baisse du nombre de diplômées s'accompagne d'une baisse de la mixité dans le milieu professionnel, note l'étude. Les femmes ne représentaient que 17% des effectifs dans le numérique en 2018, contre 20% en 2009.
Pourtant, "la satisfaction des femmes dans la tech en France est au plus haut comparée à celle observée à l'international", note l'étude. "L'engagement effectif des entreprises du secteur en France génère un niveau de satisfaction des femmes de la tech nettement supérieur à celui observé à l'étranger en ce qui concerne l'organisation du travail et l'équilibre" vie professionnelle/vie privée. Le tableau est moins satisfaisant sur les questions d'égalité de salaire et d'accompagnement professionnel, avec un niveau de satisfaction inférieur à celui observé à l'étranger, selon l'étude.
L'étude a été réalisée sur la base de données Eurostat, et d'une enquête en ligne réalisée dans 130 pays auprès de 15.000 répondants, dont 3.597 en France.