"Solar Orbiter commence son long voyage". Invité a s'exprimer sur le lancement de la sonde Solar Orbiter vers le soleil, Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiale, peinait à cacher son excitation. "Nous allons découvrir le soleil comme on ne l’a jamais fait jusqu’alors", promet-il.
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Le but affiché de la mission est de prendre des clichés inédits de l'étoile en l'approchant au plus près. "La Terre est à peu près à 150 millions de kilomètres du soleil. Là, on va aller à 40 millions de kilomètres, c’est à dire très près", déclare Jean-Yves Le Gall, qui poursuit : "On va prendre des photographies qui n’existent pas. On va observer les pôles du soleil que l’on n’a jamais vus."
Radioscopie en profondeur
La sonde va pouvoir s'approcher du soleil, se mettre en orbite autour de lui et se déplacer à la vitesse de sa rotation. Elle pourra ainsi observer certaines régions pendant plus longtemps et réaliser une "radioscopie en profondeur". Ce lancement a avant tout été permis par un certain nombre d'avancées technologiques, notamment la conception d'un bouclier thermique censé protéger la sonde des températures extrêmes à proximité du soleil. "On ne pouvait pas faire Solar Orbiter il y a quelques années [...] les matériaux ont fait des progrès considérables."
"Billard cosmique"
Certains phénomènes solaires encore inexpliqués pourraient être mieux appréhendés. Jean-Yves Le Gall évoque notamment le cas des éruptions solaires. En 1989, l'une d'elles avait créé des perturbation du champ magnétique terrestre, conduisant à diverses perturbations comme des coupures électriques, comme dans la banlieue de Montréal.
Le long périple de Solar Orbiter ne fait que commencer. Son voyage doit mener la sonde à survoler plusieurs fois Vénus, repasser près de la Terre avant de se diriger, enfin, vers les pôles du soleil. Un véritable "billard cosmique", selon les mots de Jean-Yves Le Gall.