#CES2017 : les innovations françaises bluffent tous les observateurs @FrancoisGeff#E1Matinpic.twitter.com/oFGs2T5e7m
— Europe 1 (@Europe1) January 5, 2017
C'est le rendez-vous immanquable pour les geeks et les amateurs de gadgets high-tech du monde entier. Le Consumer electronic show (CES) ouvre jeudi à Las Vegas, aux Etats-Unis. Et pour la 50e édition de ce salon mondial de l'électronique et de la technologie, la France est très bien représentée avec pas moins de 275 exposants qui viennent de l’Hexagone. C'est la troisième délégation derrière les Etats-Unis et la Chine et même la première délégation étrangère pour les startups. Mais ce chiffre reflète-t-il vraiment une force de la France en matière technologique ?
La presse impressionnée par la France. Les journalistes spécialisés eux-mêmes sont bluffés par le nombre et la qualité des innovations françaises. Du coup, avant-même le début du salon, les Français du CES ont eu droit à de nombreux louanges dans la presse anglo-saxonne. La BBC a même pris en exemple la France et reproché au gouvernement britannique de ne pas en faire assez.
"La France est présente en force". Casey Newton travaille pour le site américain The Verge et il aussi a bien remarqué qu’on voyait des Français partout. "275 startups venant d’un même pays, on ne voit pas ça tous les ans au CES", souligne-t-il. "Ça donne un signal clair : la France est présente en force. Quelque chose est en train de se passer. Il y a de nombreuses entreprises françaises dans les machines, les objets connectés, ça n’était pas le cas avant. Cette nouvelle vague venant de la France pourrait donner quelque chose de très intéressant".
La "French Tech" avance groupée. Premier constat donc, les entreprises françaises sont respectées. Mais comment expliquer qu’elles soient aussi nombreuses ? D’abord, elles avancent groupées. On voit partout le petit coq rouge vif, symbole de la "French Tech". On pourrait penser à un effet de mode, un effet paillettes de Las Vegas, mais ça n’explique pas tout, surtout quand il faut débourser 10.000 euros minimum pour un stand tout simple. Si vous rajoutez à ça les billets d’avion, les nuits d’hôtel, ça peut tout de même faire réfléchir. Surtout quand on est une entreprise avec zéro chiffre d’affaires…
La France a "un écosystème" confortable pour ces startups. Ensuite, si toutes ces startups existent, c’est parce qu’il y a vraiment en France les ingrédients pour créer de l’innovation. Fred Potter, le patron de Netatmo, qui participe cette année à son 5e CES, n’est pas celui qui va minimiser les efforts de la France dans ce domaine. "Pour faire un objet connecté, il faut 10 savoir-faire", explique ce chef de société qui a ouvert des bureaux aux Etats-Unis et en Allemagne. "Il faut être bon en design, en mécanique, en électronique, en logiciel embarqué. Tous ces savoir-faire, on les trouve à Paris. Cet écosystème existe aussi à Tokyo ou dans la Silicon Valley mais pas à Berlin ou même Londres".
"Les Allemands ont beaucoup de startups qui sont mortes en 1999-2001", prend encore en exemple Fred Potter. "En France, les startups équivalentes ont survécu à l’époque. C’est un écosystème, ça se crée. La Silicon Valley, c’est un écosystème qui a démarré avec le spatial, et qui a mis 50 ans à se développer. En France, modestement, à une échelle bien moindre, on a créé cet écosystème. Donc je pense qu’il y a vraiment quelque chose qui se passe en France". La recette est donc connue : des ingénieurs bien formés, qui ont envie de créer leur entreprise, des financements qui se développent et des pouvoirs publics qui poussent les startups à sortir des frontières.
Il y aura quand même de la casse… Mais en même temps, il n’y a pas de recette miracle. Les 275 entreprises françaises présentes à Las Vegas en ce moment ne vont pas toutes devenir des champions. Il y aura forcément de la casse. D’ailleurs, un certain nombre de startups qui étaient présentes l’an dernier au CES sont déjà retombées dans l’oubli et leurs produits ne sont toujours pas commercialisés. Et même celles qui cartonnent doivent parfois être rachetées pour se développer. Dernier exemple en date avec le fabricant français d’objets connectés Withings qui a été avalé par Nokia.
La France donne même des conseils. Voici encore deux indices qui témoignent de l’importance de cette délégation française. D’abord, 47 entreprises françaises ont reçu des trophées sur le salon, du jamais-vu. Enfin, dernier signe qui ne trompe pas, des pays étrangers ont demandé conseil à la France. On a par exemple expliqué aux Pays-Bas comment négocier pour avoir des stands bien placés. Même des Allemands ont frappé à la porte de l’agence Business France pour profiter de son expertise.